Les saisons se suivent et se ressemblent pour Ghazi Ghraïri. S'il était parvenu à mener le CSS à la victoire de la coupe de la CAF face à l'ESS, il y a quelques années, l'actuel coach de l'équipe sfaxienne va depuis de désillusion en désillusion. Après ses deux dernières défaites face à l'ESS et à l'EST à Sfax, Ghazi Ghraïri a essuyé une nouvelle déconvenue avant-hier face au CA. Cette fois, les Sfaxiens pouvaient pourtant aspirer sauver leur saison par une qualification en demi-finale de la Coupe de Tunisie. Mais les certitudes de Ghazi Ghraïri ont volé en éclats face à un ensemble clubiste compact dans ses trois compartiments; le CSS se retrouvant au bord du gouffre après son élimination en Coupe de Tunisie. La tactique de Bertrand Marchand a mis à nu les limites de l'actuel entraîneur du CSS qui a manqué de clairvoyance dans ses choix. Avec Ayadi et Khelil d'un côté contre Marzouki de l'autre, c'est le CA qui a pris possession du ballon en début de partie. Le CSS fait tout de même face avec une première ligne de quatre, positionnée de manière à être dans les zones des joueurs de transition du CA : on retrouve Belaïd-Abdi et Agrebi-Khefifi sur les côtés, mais surtout Ayadi-Khelil dans l'axe. Les deux milieux de terrain du CA bloquent leurs homologues adverses. Profitant de cette défaillance défensive du CSS, Saber Khelifa, en véritable stratège, se joue de tous les défenseurs sfaxiens y compris Jeridi — hors du coup — pour marquer un but de toute beauté. Après ce but et la sortie de Saber pour blessure, le CA s'appuie sur ces quatre contre trois dans l'entrejeu pour conserver le ballon et s'installer dans le camp adverse. Le jeu s'oriente vers les ailes avec une priorité pour le flanc gauche où Abdi et Belaïd étaient assez dangereux, ce surnombre force le milieu à trois du CSS à défendre très bas, ce qui ouvre le terrain à Ben Yahia dans l'axe. Le capitaine clubiste devient une solution en soutien pour réorienter le jeu et conserver le ballon dans le camp sfaxien. Le CSS court dans le vide Malgré la domination apparente des Clubistes, le CSS parvient assez vite à trouver quelques solutions pour relancer par Karoui, et se défaire de la pression de Khelil et Ayadi. Fort de son avantage, le CA décide de reculer d'une dizaine de mètres et d'attendre son adversaire. Cela n'empêche toutefois pas le CA de continuer à faire des incursions par les ailes. Et qui dit décollages dans ces zones, dit aussi obtention de corners et coups de pieds arrêtés. Le second acte reprend comme le premier s'est terminé. Le CA accepte la domination stérile des Sfaxiens et cherche à opérer en contre-attaques. Les hommes de Ghraïri essaient d'en profiter, mais peinent dans les 30 derniers mètres. Et encore une fois, le CA aggravera le score pour Ghazi Ayadi, qui profitera d'une défaillance du duo Meriah-Hnid pour marquer d'une reprise. Après le 2-0 pour le CA, Ghraïri se réveille pour faire entrer ses trois meilleurs joueurs (sic), en l'occurrence Hanachi, Sissoko et Kouakom. La donne se complique énormément pour les Clubistes qui perdent beaucoup de ballons à l'entrejeu, et Hanachi en profité pour réduire le score (2-1). Mais c'était trop tard. Le CA méritait amplement sa qualification, mais le CSS a été trahi par son entraîneur qui n'a cessé de perdre sa clairvoyance depuis son arrivée au CSS. L'ombre de Lassaâd Dridi planait.