Malgré des débuts de saison tumultueux après l'élimination en Ligue des champions, les «Sang et Or» se sont fait une raison. Conquérants dans l'âme, ils ont fini par conserver leur titre de champions de Tunisie. A trois journées de la fin du championnat et avant même le coup d'envoi de son match contre l'ESM, l'Espérance Sportive de Tunis a été officiellement sacrée championne de Tunisie pour la 28e fois de son histoire. Pourtant, les débuts de la saison furent difficiles, particulièrement après l'élimination en quarts de finale de la Ligue des champions devant Al Ahly du Caire. Une élimination qui a plongé l'équipe dans une crise sans précédent. Quarante-huit heures après l'échec continental, Hamdi Meddeb a présenté sa démission avant de se rétracter. Et contre vents et marées, le président du club a tenu à garder son entraîneur. Mais Faouzi Benzarti n'a pas résisté longtemps à la grogne des supporters et a fini par jeter l'éponge le 23 décembre 2017 après avoir été tenu en échec par le CSS pour le compte de la dernière journée de la phase aller. C'est dire que la crise qui a secoué le club après l'élimination en Ligue des champions a duré trois mois. Une crise survenue à la fin du mois de septembre 2017, tout juste au début de la saison. L'ambiance était si tendue et le moral si bas que des doutes étaient mis quant à la capacité de l'équipe de conserver son titre de champion de Tunisie. Kebaïer n'a pas fait long feu... Suite à la démission de Benzarti, le comité directeur a pris une dizaine de jours avant de nommer Mondher Kebaïer à la tête de l'équipe senior de football. Sauf que ce dernier n'a pas fait long feu et l'élimination en seizièmes de finale de la Coupe de Tunisie devant l'Etoile Sportive de Métlaoui l'a fait éjecter à son tour du poste d'entraîneur de l'équipe senior de football. Et c'est à un enfant du club, en l'occurrence Khaled Ben Yahia, de prendre les choses en main. Ben Yahia a non seulement pris le train en marche, mais il s'est trouvé également dans la gueule du loup, puisque 24 heures à peine après avoir dirigé sa première séance d'entraînement, il a embarqué avec l'équipe à destination de Nouakchott où il a disputé le premier match de l'équipe en tour préliminaire de la Ligue des champions face à l'équipe locale, l'ASAC Concorde. Peu à peu, Khaled Ben Yahia a réussi à redresser la barre tout en donnant progressivement leur chance aux joueurs qui ont manqué de temps de jeu. Des joueurs comme Houcine Rabii ont repris du poil de la bête. Mohamed Ali Moncer, lui, a été rétabli dans ses droits et, sous la houlette de Khaled Ben Yahia, il a pu entamer le parcours qu'il souhaitait un an plus tôt à l'Espérance de Tunis. Un nouveau souffle Khaled Ben Yahia a réussi dans un premier temps à redonner l'envie de jouer à ses poulains. Dans un deuxième temps, il les a soumis aux vertus de la concurrence et le résultat ne s'est pas fait attendre : des doublures dans tous les postes même quand l'infirmerie ne désemplit pas. Et c'est dans ce contexte qu'on a découvert le jeune Béninois Chamseddine Shaona. Avant-hier, un autre jeune a fait son entrée dans la cour des grands, le milieu Mohamed Ali Ben Romdhane. Bref, Khaled Ben Yahia a donné un nouveau souffle à son club de toujours et a réussi, surtout, à le faire sortir d'une crise sans précédent. Les «Sang et Or» sont revenus de loin. Ils ont conservé leur titre de champions de Tunisie au grand bonheur de leurs supporters.