De Ouled Ahmed à Yasser Jradi et Raoudha Abdallah, un spectacle musical avec orchestre de chambre, jazz band et somptueux arrangements. Le 12 mai à la Cité de la culture sera présenté le nouveau projet de Mohamed Hédi Aghrebi «We love the country». Inspirée des poèmes de Essghaier Ouled Ahmed, cette œuvre musicale se veut une réhabilitation de la variété, et lui redonne sa véritable identité. «Nouhebbou Al bilada», le célèbre poème de Ouled Ahmed, n'est pas uniquement un slogan qui est revenu en force avec la révolution du 14 janvier, mais une vraie déclaration d'amour à la patrie. Il sera le fer de lance de ce projet, un hymne composé et chanté qui constituera le fil conducteur d'un coup de foudre artistique qui réunit Hédi Agherbi à Raoudha Abdallah et Yasser Jradi sous la houlette du violoniste et arrangeur Hichem Amari. «C'est un spectacle qui parle d'amour, une nouvelle forme de chanson patriotique, loin des clichés et des stéréotypes», explique Hédi Agherbi. «Le déclic fut une rencontre avec Ouled Ahmed qui, bien avant son décès, m'a demandé un jour de travailler sur ses textes, une poésie libre et affranchie. Motivé par cette confiance, j'ai entamé le travail, et en deux jours j'avais déjà la structure, j'ai posé un brut avec voix et guitare sèche que j'ai fait écouter à Ouled Ahmed. Il en fut ému et m'a accordé les droits de disposer de toute son œuvre», explique Hédi. De «Ouhebbou Al bilada», hymne pour la patrie et pour l'amour, c'est devenu tout un spectacle complet qui a réuni plus d'un artiste de la nouvelle scène musicale, pour une création qui rompt avec le mainstream, l'officiel et explore de nouvelles pistes. Une variété dans l'air du temps qui répondrait à l'attente d'un public à la recherche d'une différence, d'un son nouveau et surtout offrir un produit dans les meilleures conditions. La matière première vient du répertoire de ces trois artistes auteurs-compositeurs soutenu par un travail musical d'un orchestre de chambre associé à un jazz band. «Pour "We love the country", Hédi, Yasser et Raoudha ont sorti plusieurs titres de leurs répertoires respectifs pour offrir un voyage musical à travers des balades rock, du gnaoua, du cha-cha-cha, du gospel, des valses et pour chaque style, j'ai procédé à une écriture pour orchestre. L'ensemble est un travail sur les structures des titres pour arriver à un arrangement jazz avec une harmonie classique et des sonorités fraîches et aériennes», explique ainsi Hichem Amari sa démarche pour les arrangements et l'identité qu'il voudrait donner à l'ensemble. Tout en chansons, le spectacle est une manière de réhabiliter la variété tunisienne, avec une création moderne en harmonie avec le cachet si spécial de trois artistes qui s'inscrivent dans la modernité. Tout simplement remettre au goût du jour des titres bien connus de Raoudha Abdallah, Yasser Jradi et Hédi Agherbi selon les normes internationales. Ce projet ambitieux, et qui s'annonce porteur d'une nouvelle énergie, sera présenté le 12 mai prochain à la Cité de la culture et on espère le voir programmé dans nos festivals en attendant un réel envol vers des scènes internationales. Bon vent !