Un nouveau carré de dames est en train de renouveler la chanson tunisienne en la faisant évoluer entre vents d'est et vents d'ouest. Avec Raoudha Abdallah et Mouna Amari, deux autres chanteuses font l'actualité internationale avec Abir Nasraoui qui vient de se produire en Italie et Chiraz Jaziri, de retour d'Egypte et d'Algérie. La nouvelle vague est plus que jamais en haut de l'affiche... Une nouvelle chanson tunisienne et de nombreuses interprètes de premier plan sont en train de s'imposer au devant de la scène. Les parcours d'artistes comme Raoudha Abdallah ou Mouna Amari sont par exemple en train de participer à l'éclosion et la consolidation de nouvelles démarches artistiques qui, tournant le dos à la chanson de variétés, s'évertuent à promouvoir un patrimoine oublié et des compositions contemporaines. Les envolées soufies de Abir Nasraoui Dans cette nouvelle mouvance qui est en train de s'affirmer, deux autres chanteuses de la nouvelle vague méritent d'être saluées et se distinguent chacune à sa manière. Toutes deux évoluent entre répertoire savant et poésie classique et moderne et vont à la rencontre des publics d'Orient et d'Occident. Ainsi, Abir Nasraoui vient de se distinguer en participant cette semaine au festival de musique classique de Perugia en Italie. C'est avec un projet artistique cohérent et une formation de virtuoses que Nasraoui est allée à la rencontre du public italien. Intitulée "Au coeur du soufi", son oeuvre a été interprétée avec l'appui d'une chorale italienne en l'église San Bevignate de Perugia. Abir Nasraoui a développé ce concept avec un ensemble formé de Moufadhal Adhoum, Agathe Bioulès, Sebastien Wielemans et Mohamed Abdelkader Haj Kacem. L'originalité de l'approche de cet ensemble est entre autres constituée par le fait que les chants sont exécutés en arabe, en français et en latin. Au coeur de la spiritualité soufie, ce spectacle musical fait appel à des psalmodies, des improvisations et aussi à une approche qui tisse ensemble plusieurs traditions musicales. Les langues multiples de Chiraz Jaziri Chiraz Jaziri poursuit quant à elle son parcours consacré au répertoire arabo-andalou et à la chanson classique tunisienne. Distinguée hispanisante et enseignante universitaire dans cette langue, Jaziri traduit par exemple Hédi Jouini en espagnol et adapte les poètes tunisiens dans un style musical qui lui est propre. Cette artiste vient de se rendre en Algérie et en Egypte afin d'y représenter la Tunisie dans des rencontres poétiques et musicales. Ainsi, elle participait en août dernier à la semaine de la poésie tunisienne au Caire et se distinguait en interprétant son répertoire propre et le patrimoine tunisien avec le concours du luthiste et compositeur Samih Mahjoubi. Chiraz Jaziri a notamment chanté Ouled Ahmed en reprenant deux de ses poèmes qu'elle a mis en musique.. Début septembre à Annaba, en Algérie, ce même duo était présent lors d'une autre manifestation poétique et musicale. Encore une fois, Jaziri et Mahjoubi ont mis en musique des poètes contemporains à l'image de Abdelkarim Khalki et Jihed Metheni. Une nouvelle composition de Chiraz Jaziri dédiée à l'Algérie a également remporté un vif succès. De retour en Tunisie, la chanteuse travaille actuellement sur un projet provisoirement intitulé "Fenêtres sur les musiques du monde". Elle y fait cohabiter 9 langues différentes dans un univers artistique pluriel construit avec la complicité du luthiste et musicologue Samih Mahjoubi.