Il y a des livres qu'on aime présenter parce qu'on ressent le désir de faire partager au lecteur le plaisir qu'on a éprouvé à les lire. L'ouvrage «Le désenchantement du jasmin», le dernier livre du Pr Radhi Meddeb, appartient à cette catégorie de livres de ceux qui «réfléchissent, publient et anticipent». Ces précurseurs qui ont le mérite de «proposer de nouveaux chemins et d'animer un débat nécessaire et incontournable dans tout processus d'émergence». Dans la préface de l'ouvrage signée Yacub Borjel Al Farsi, le lecteur découvre les clés de la pensée de Radhi Meddeb et de ses messages. Et la première clé est la suivante : «La Tunisie s'est débarrassée de son Tyran de même qu'elle s'était libérée seule de son colonisateur voilà plus d'un demi-siècle». Et pour que la Tunisie demeure une et indivisible, Radhi Meddeb avance la clé suivante : «Il faut que la Tunisie relève le défi de la solidarité entre toutes ses régions. Economie, finances, culture, éducation, organisation sanitaire et sociale, le tourisme, tout se conjuguera autour d'un même projet : une Tunisie moderne et solidaire, libre et ouverte». Mais comment y parvenir ou comment mettre au point «le programme» politique forgé par Radhi Meddeb ? Le préfacier sonde la pensée de l'auteur et nous révèle qu'il a déjà une piste et cette piste est «un projet d'un Etat fortement déconcentré et d'une décentralisation poussée avec la démocratie comme une pratique quotidienne au plus proche des citoyens et de leurs préoccupations». Yacub Borjel Al Farsi conclut : «Un pur produit de la méritocratie tunisienne qui ne semble croire ni à l'oligarchie beylicale ni à l'élitisme français. C'est aux Tunisiens qu'il confierait volontiers le soin de diriger leur destin. Et Radhi Meddeb de revendiquer pour «sa chère Tunisie un statut de grande ! Grande dans le monde arabe, dans le monde maghrébin, dans le monde africain». «Ce n'est pas en tant que puissance que la Tunisie sera grande», souligne le préfacier. «Mais en tant que modèle de développement, de modernité civilisationnelle, d'intercession entre tous les mondes auxquels elle appartient, de tension positive entre le respect de l'héritage et le prospect de l'avenir».