«Je ne connais ni les candidats, ni les bureaux de vote où je devrais voter. Les bureaux de vote qui ont été fixés par l'Isie ne sont pas dans les parages», affirme une sexagénaire habitant la cité des Jardins d'El Menzah Après les sécuritaires et les militaires, c'est au tour des citoyens d'aller voter, hier 06 mai, pour la première fois après la révolution. Reportage. C'est le jour J. Pas de festivités particulières, pas de fièvre électorale. Il est presque 13 h, soit 5 heures avant la clôture du scrutin, le bureau de vote sis à El Manar 1 n'affiche pas un engouement particulier des électeurs. Dans ce quartier chic relevant de la commune de Tunis, il est clair que les riverains ne se bousculent pas à la porte de l'école qui fait office de bureau de vote. La cour était presque inanimée. Les agents de l'Isie, lassés, guettaient à l'entrée de chaque salle la venue des électeurs. De temps à autre, l'on observe l'arrivée d'un(e) sexagénaire accompagné de son fils (sa fille). «Jusqu'à maintenant, le nombre des électeurs qui sont venus voter est très faible», dévoile un agent de l'Isie. Pas très loin de ce quartier résidentiel, à environ 1 kilomètre de la cité El Manar, un autre bureau de vote sis au quartier Errafaha relevant de la commune d'El Mnihla, nouvellement créée lors du découpage administratif des communes, les électeurs n'étaient pas non plus bien nombreux. «La participation est faible», révèle l'agent du bureau de vote. Créée en 2016 par décret gouvernemental, la commune d'El Mnihla qui comprend plusieurs quartiers populaires — tel le quartier El Mnihlaou ou cité Errafaha — jouxtant des quartiers chics, de la classe moyenne voire de la petite bourgeoisie, à l'instar des cités d'Ennasr et les cités des jardins d'El Menzah, des résidences nouvellement créées, relevant du gouvernorat de l'Ariana. A leur arrivée, certains électeurs ne connaissant point le quartier où se trouve leur bureau de vote, battaient le pavé à la recherche de l'école. Jamila, une sexagénaire habitant la cité des jardins d'El Menzah, affirme que, cette fois-ci, contrairement aux présidentielles et aux législatives, elle n'allait pas voter. «Je ne vais pas voter. Ça ne fait pas longtemps que j'habite ce nouveau quartier. Je ne connais ni les candidats, ni les bureaux de vote où je devrais voter. Les bureaux de vote qui ont été fixés par l'Isie ne sont pas dans les parages», ajoute Jamila. Certes les causes d'abstention diffèrent, mais il paraît que c'est dans l'indifférence, presque totale, que les municipales se sont achevées dans ces communes du Grand Tunis.