Le prix de l'huile d'olive en Tunisie ne semble pas fléchir malgré une production assez bonne. Les consommateurs se demandent quelles sont les raisons d'une telle flambée des prix. L'huile d'olive extra-vierge tunisienne est chère pour le Tunisien, très chère même. Un bidon d'un litre est vendu dans une chaîne de supermarchés locale à près d'une vingtaine de dinars, à une semaine de Ramadan. Non, vous ne rêvez pas, le prix exact est de 19,350 D et une autre marque à 19,150 D. Ce sont des prix plus que décourageants ou révoltants. Pour pallier le phénomène inquiétant de l'envolée des prix à cause de l'exportation massive de ce produit phare de l'agriculture tunisienne, le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a pris des dispositions pour protéger le pouvoir d'achat du consommateur. Il fournira exceptionnellement, à l'occasion du mois de Ramadan, des quantités limitées d'huile d'olive extra-vierge à 8,800 dinars le litre. Le département de l'agriculture a précisé dans un communiqué, publié vendredi dernier, que cette décision s'inscrit dans le cadre de l'incitation à la consommation familiale de l'huile d'olive. L'Office national de l'huile compte écouler ce produit du terroir au meilleur prix. Les opérations de vente ont débuté lundi 7 mai pour se poursuivre jusqu'au 7 juin 2018 dans des points de vente bien déterminés. Un prix excessivement cher Les ventes seront faites du producteur au consommateur par le biais de l'Office national de l'huile (ONH), rue Alain Savary, ainsi que ses bureaux de Tunis, Sfax, Sousse, Kairouan et Zarzis. Pourtant, depuis ces dernières années, une véritable aberration économique se produit sur le prix de l'huile d'olive tunisienne, vendue à un prix excessivement cher, au niveau local. Ce qui a suscité un désagrément auprès des consommateurs et une consternation sans pareille. Durant cette période pré-Ramadan, l'impact négatif des prix sur le pouvoir d'achat des citoyens ne semble pas changer. Un grand supermarché de la capitale offre de façon promotionnelle de l'huile d'olive à 13,3 D le litre. Le mauvais conditionnement de cette huile peut intriguer le consommateur. Une marque de moyenne qualité propose à un prix qui n'a rien d'exceptionnel une huile dans des boîtes métalliques cabossées. Deuxième pays producteur Un bidon de 75 centilitres est proposé, quant à lui, à titre promotionnel à 10,850 D sous le slogan «Super prix». Pourtant, le produit ne semble pas trouver de nombreux preneurs vu la diversification de l'offre sous plusieurs autres marques qui le proposent à 10,990 D et 13,525 D pour la même contenance. Pourtant, la Tunisie, qui vient d'être classée deuxième pays producteur mondial d'olives, vend localement son huile d'olive extra-vierge, à 17,360 D pour une boîte métallique qui ne contient, même pas un litre, mais plus exactement 875 millilitres ! Rien d'extra! L'huile biologique extra conditionnée est écoulée à plus de vingt dinars le litre. Seule consolation, on a aperçu un bidon d'huile d'olive à 13,400 D d'une sous-marque locale. La promesse faite par les parties concernées de retrouver le prix public entre 9 et 11 D, le litre semble s'évaporer. Certains prétendent même que le prix devrait se situer entre 4 ou 5 D le litre. Une enquête de fond devrait être menée par les brigades de contrôle économique car il y a anguille sous roche. Exporter massivement l'huile d'olive pour résoudre les problèmes économiques du pays est une chose, vendre une huile qui coule à flot sur notre sol à un prix exorbitant, en est une autre, autrement inacceptable! Un produit destiné à l'export «Classée deuxième à l'échelle mondiale, après l'Espagne avec 1,8 million d'hectares comptant 86 millions d'oliviers, la Tunisie s'attend à une croissance de sa production d'huile d'olive pour 2017-2018 à raison de 20% à 30% par rapport aux deux dernières saisons». C'est par cette déclaration relayée via un communiqué que Chokri Bayoudh, directeur général de ONH, a annoncé officiellement le repositionnement de notre pays dans le Top 3 des pays producteurs d'huile d'olive à l'échelle mondiale. «Pour le mois de novembre prochain, le démarrage de la nouvelle saison augure d'une véritable amélioration dont la récolte pourrait dépasser les moyennes des cinq dernières années, estimées à 190.000 tonnes », a ajouté le responsable de l'office.