Dans tout match de football, il y a les duels directs entre les joueurs sur le terrain et les duels à distance entre les deux entraîneurs. Outre les conseils et les consignes tactiques donnés à partir des bancs, chaque technicien aborde les grands chocs avec des ambitions qui diffèrent selon le vécu de chaque entraîneur, à la tête de l'équipe dont il a la charge, mais pas seulement. La finale de la Coupe de Tunisie opposera cet après-midi deux entraîneurs que rien ne présageait, au tout début de la saison, de les voir face à face pour l'ultime et la plus importante rencontre de la fin de l'exercice. Au mois de septembre 2017 et alors que l'exercice 2017/2018 venait à peine de démarrer, Kamel Kolsi et Kheireddine Madhoui n'officiaient même pas en Ligue 1. Le premier était depuis l'intersaison à la tête de l'Avenir Sportif de La Marsa avec pour mission de faire revenir le club banlieusard parmi l'élite. Le second était en Algérie à la tête de l'Entente Sportive de Sétif. Deux techniciens aux destins lointains au tout début de la saison et qui se trouvent aujourd'hui face à face pour le même but : remporter la Coupe de Tunisie. Une consécration pour laquelle chacun des deux se battra pour l'avoir afin que tous ses efforts tout au long de l'exercice soient reconnus à leur juste valeur. Justifier son recrutement En 2014, Kheireddine Madhoui a remporté la Ligue des champions avec l'Entente Sportive de Sétif. L'année suivante, il a remporté la Supercoupe de la CAF à la tête de la même équipe. Deux consécrations qui expliquent sa présence aujourd'hui sur le banc de l'Etoile Sportive du Sahel. Le technicien algérien était à deux doigts de terminer deuxième au classement final du championnat. Sauf qu'il a perdu à Ben Guerdane à cause, entre autres, de ses choix puisqu'il a aligné quelques joueurs réservistes dans un match important où l'enjeu était de taille : une deuxième place qualificative à la Ligue des champions. On ne sait pas ce que Madhoui avait en tête et s'il accorde plus d'importance à la Coupe de Tunisie. Une chose est sûre : l'Etoile jouera la saison prochaine la Coupe de la Confédération. Lui, pas sûr. L'homme qui a redressé la barre Sur l'autre banc, on retrouvera Kamel Kolsi. Avant qu'il ne prenne en main la formation marsoise, l'étiquette de directeur technique lui collait à la peau. Par ailleurs, bon nombre de Marsois se sont étonnés qu'on fasse appel à un technicien qui n'était pas aux manettes depuis des années. Mais le passage de Kamel Kolsi à La Marsa a tourné court pour qu'il se retrouve de nouveau directeur technique dans son club de toujours, le Club Africain. La démission de Slim Riahi et le limogeage de Marco Simone ont poussé le nouveau Comité directeur du CA à confier l'équipe senior de football au directeur technique. L'occasion pour Kamel Kolsi de démentir ses détracteurs et d'enlever une fois pour toutes l'étiquette de directeur technique et d'entraîneur formateur qui lui collait à la peau. La métamorphose dans le jeu du CA était telle que les résultats ont suivi et Bertrand Marchand de récupérer une équipe prête pour l'emploi. Sauf que le technicien français, comme à son habitude, a quitté le navire en pleine traversée pour quelques dollars de plus. Kamel Kolsi est donc revenu aux affaires pour terminer le travail qu'il a commencé l'automne dernier. Remporter la Coupe de Tunisie constituerait pour lui l'apothéose de tout le travail accompli à la tête du CA cette saison. Bref, nous aurons droit tout à l'heure à un duel à distance entre deux entraîneurs aux parcours différents, mais qui partagent la même ambition : remporter la Coupe de Tunisie.