Les intempéries qu'ont connues plusieurs régions de l'intérieur du pays ont été virulentes, lundi 21 mai, et ont provoqué le décès d'un jeune écolier âgé de six ans et des dégâts importants au secteur agricole dans les deux gouvernorats de Siliana et de Kasserine. Les trombes d'eau qui étaient accompagnées de chutes de grêle dont l'impact est généralement dévastateur pour le secteur agricole ont, en effet, entraîné le décès d'un jeune écolier résidant près de Rouhia qui n'a pu éviter cette mort tragique à cause des fortes chutes pluviales et de grêle. Pour le secteur agricole, 600 ha d'abricotiers et de pommiers ont été gravement endommagés dans cette délégation relevant de Siliana (Rouhia) où également des superficies emblavées en ail et en différentes cultures maraîchères comme les solanacées (tomate, piment, oignon) ont subi, à leur tour, les caprices de la nature qui, lorsqu'elle se déploie à pareille époque, provoque souvent des orages violents accompagnés de chutes de grêle fatales pour le secteur agricole. Selon le commissaire régional au développement agricole de Siliana, le cheptel animalier n'a pas été affecté par ces chutes de grêle, mais les premiers constats montrent des dégâts sévères au niveau arboricole qui, il faut le reconnaître, représente le fleuron de l'innovation agricole dans cette région, tout comme à Kasserine où la culture de la pomme est devenue emblématique de l'essor agricole dans ces foyers de la Tunisie profonde. Aussi, certaines pistes vicinales sont-elles devenues impraticables et il va falloir déblayer les gravats et les accumulations de boue sur certaines routes pour rétablir la circulation routière, d'autant plus que cette période représente le point d'orgue de l'activité agricole en période estivale. Partant de ce constat amer, le syndicat des agriculteurs de Siliana est monté au créneau et réclamé la mise en œuvre rapide du Fonds de calamité naturelle pour indemniser les agriculteurs sinistrés, précisant que des superficies d'orge et d'oliveraires ont été, à leur tour, affectées par les intempéries de lundi, à hauteur de 95%, ce qui dénote à ses yeux la virulence de ces intempéries, au demeurant cycliques et toujours dévastatrices quand elles se déclarent lors de cette période de l'année où le changement de climat est capricieux et imprévisible. Les chutes pluviales ont été aussi importantes à Kasserine où la grêle a détruit des pommeraies et des oliveraies à Sbiba, principal foyer de la culture de la pomme en Tunisie, alors que des trombes d'eau ont aussi balayé certaines régions du Kef, le temps d'un orage sans provoquer de dégâts, cependant. Considérant ce tragique revirement de la campagne agricole dans le pays, le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a ordonné la création d'une commission nationale qui s'est rendue hier à Siliana pour constater les dégâts et évaluer leur ampleur avant de prendre les mesures qui s'imposent. Côté barrages, les chutes pluviales de ce lundi ont engendré, selon l'Observatoire national de l'agriculture, 7,3 millions de m3 de nouveaux apports hydriques, pour élever le stock hydrique dans les différents ouvrages du pays à 1.052 milliard de m3 d'eau, essentiellement emmagasinés dans les barrages du Nord, avec 978 millions de mètres cubes, soit 67 millions de plus par rapport au même jour, par comparaison avec les statistiques de 2017.