Mécanismes, qualité et quantité des joueurs demandés, comportement des clubs, on peut espérer quelques changements. Sinon, ce sera les mêmes lois et... les mêmes défauts? Le mercato estival de l'intersaison s'active déjà avec des mouvements dans tous les sens de la part de tous les clubs pratiquement. Le Mondial et la fin d'une saison mouvementée et fatigante n'ont pas dissuadé les dirigeants des clubs à penser déjà aux transactions à réaliser et aux renforts qu'ils comptent apporter à leurs clubs. Ce n'est pas encore la date officielle du mercato, ce ne sont que des rumeurs des pistes lancées ici et là, un début de négociations. Mais dans la tête des dirigeants, et même si une grande partie des clubs n'a pas encore tenu leurs assemblées, dénicher des oiseaux rares et essayer de réaliser quelques coups à bon marché demeurent leur première priorité. On peut alors se poser une question : est-ce que le mercato 2018/2019 va apporter du nouveau où est-ce que ce seront les mêmes mécanismes et comportements? Pour être rationnel, c'est très difficile d'imaginer que ce mercato estival, le plus important de la saison, va changer complètement. Ce sont pratiquement les mêmes dirigeants, les mêmes agents de joueurs qui tirent les ficelles. Le seul changement qu'on peut attendre sérieusement et avec curiosité, c'est bien entendu la qualité de l'offre, c'est-à-dire les joueurs qui devraient être sollicités. Est-ce qu'on va avoir toujours ces joueurs trentenaires qui ont fait le tour de maints clubs qui seront les vedettes du mercato? On a une dizaine de joueurs ou plus qui, à chaque mercato estival, font la navette entre les clubs du milieu et du bas du tableau. Ils signent pour une saison, pour pouvoir se libérer la saison d'après et attirer d'autres clubs preneurs. Cela concerne plus le mercato des clubs du bas et du milieu du tableau. Ce mercato des clubs moins riches est le mercato le plus intense et le plus actif, c'est le mercato où on a une offre et une demande plus fortes et plus déterminantes. Des joueurs qui n'ont pas réussi chez les grands ou qui après un bon nombre d'années passées se dirigent vers des clubs moyens, avec une certaine qualité relative. Les Kalaï (qui a choisi de débarquer au SG en fin de contrat), Sassi, Mezlini, Naghmouchi, Akremi, Bouchniba, les frères Abbès, et d'autres joueurs d'expérience vont encore animer le prochain mercato, mais avec quelle manière? Avec quels prix? Du côté du mercato des clubs plus riches, c'est généralement autre chose. On a une demande potentiellement plus forte et des circuits et comportements différents. Ces grands clubs déboursent plus et s'adressent d'abord au marché étranger pour amener des noms de grand calibre, puis ensuite au marché local pour chercher les quelques révélations. L'EST a été, durant les dernières années, la plus active en mettant la barre très haut. Seule le CA de Slim Riahi a tenu tête jusqu'à 2014/2015. Tout ça va devoir changer ? On l'imagine mal, mais probablement et vu la crise financière de la plupart des clubs, le mercato devra être plus calme et moins «fou» ! Qui décide ? Recourir au marché des transferts requiert tout d'abord l'identification des besoins. Alors qui décide d'aller sur le mercato ? Quels sont les postes ciblés ? Quels sont les joueurs de la liste élargie puis réduite à contacter ? Logiquement, c'est l'entraîneur qui doit se mettre sur une table avec les dirigeants pour parler de tout cela. C'est une décision technique, et on peut admettre que le dirigeant participe dans cette décision (c'est lui qui a une idée sur les moyens disponibles). Mais dans plusieurs clubs, ce sont les dirigeants en collaboration avec les influents agents de joueurs qui le font. Ils concluent des affaires, laissent partir des joueurs, engagent le club, sans que l'entraîneur ne soit impliqué ou averti. D'ailleurs, et pour plusieurs clubs, ils n'ont pas encore désigné d'entraîneur. Le jour où il viendra, il devra composer avec les recrutements opérés. Cela va-t-il changer ?