Ceux qui ne l'ont pas compris ont laissé des plumes. Remonter en Ligue 1 est beaucoup plus difficile que le maintien. Le football professionnel repose essentiellement sur les moyens financiers. Par ailleurs, ce sont les clubs ayant les grands moyens qui jouent les premiers rôles, y compris chez nous. Outre les quatre grosses cylindrées, à savoir l'EST, le CA, le CSS et l'ESS, les autres équipes qui ont plus ou moins réussi ces dernières années, sont celles qui ont mis le paquet. Par ailleurs, le paysage footballistique tunisien a changé ces dernières années. De nouvelles équipes ont émergé. Le Stade Gabésien, l'Avenir Sportif de Gabès ou encore l'Union Sportive de Ben Guerdane sont désormais de sérieux concurrents aux clubs traditionnels qui n'ont pas les moyens financiers pour tenir. Après l'Union Sportive de Monastir qui a mis deux saisons avant de retrouver sa place parmi l'élite, c'est au tour, l'année dernière, d'un monument du football tunisien de s'écrouler, le Stade Tunisien. Et cette saison encore, trois prestigieux clubs viennent de quitter la cour des grands, l'Olympique de Béja, l'Avenir Sportif de La Marsa et le Club Sportif d'Hammam-Lif. Des effectifs trop modestes Avec la formule du play-off et du play-out, adoptée cette saison, la compétition est devenue très compliquée. Les clubs qui ont pris les devants, faisant leurs emplettes au mercato estival, ont sauvé leur peau parmi l'élite. Gérard Buscher, alors entraîneur de l'ASM, l'avait compris dès l'été : si on veut sauver sa place parmi l'élite, il faut faire des recrutements de qualité. Or, faute de moyens financiers, la direction du club n'a pas pu répondre à ses demandes et le pire n'a pas pu être finalement évité. Et il n'y a pas que la qualité de l'effectif, trop modeste, qui a conduit l'AS Marsa à la relégation. Les entraîneurs ne se pressent non plus pour prendre en main la formation marsoise. Mohamed Kouki, qui s'est engagé avant Buscher et signé même un contrat, s'est rétracté préférant poursuivre l'aventure avec l'Etoile Sportive de Métlaoui, un club qui paye mieux et qui a des ressources financières beaucoup plus solides que celles de l'ASM. D'ailleurs, le club marsois s'est fait, à tort ou à raison, une réputation de club peu fiable financièrement. Ce qui explique entre autres pourquoi bon nombre d'entraîneurs ont décliné l'offre des dirigeants marsois quand ils se sont séparés de Gérard Buscher. Cela sans oublier la mauvaise qualité de l'effectif qui ne promettait pas. Au mercato hivernal, les Marsois avaient beau essayer de se rattraper, mais les bons joueurs n'étaient plus sur le marché. A Hammam-Lif, c'était une tout autre histoire. Le club n'avait pas des finances solides non plus et comptait essentiellement sur de jeunes joueurs formés au club. A mi-chemin, dirigeants et joueurs ont cru un peu trop tôt au maintien. Une naïveté qui leur a coûté cher et l'équipe, qui essuyait les échecs, n'a pas pu éviter le pire. On ne sait pas ce qui s'est réellement passé entre Kamal Zouaghi et ses joueurs pendant les semaines qui avaient précédé la chute. On sait, par contre, que les finances n'étaient pas au beau fixe, ce qui a amené les joueurs à faire la grève. Une chose est sûre, l'effectif hammam-lifois manquait de joueurs de métier (et qui coûtent forcément de l'argent) pour encadrer les jeunes.