Ouverture samedi soir de la 7e édition du Festival Houmetna Fannena, organisé par l'espace Al Mass'Art du 2 au 11 juin. Le public était au rendez-vous. Voici une septième édition qui a profité pleinement des efforts fournis pendant les six précédentes. Et peut-être la plus importante récompense pour ce genre de manifestation est le public. Et, en effet, c'est ce qu'on a remarqué à l'ouverture du festival Houmetna Fannena samedi dernier. Un public de plus en plus nombreux qui attire la foule des quartiers environnants avec des processions de familles qui portent avec eux leurs chaises pliantes. Ce qui frappe d'ailleurs de prime abord dans cette manifestation, c'est son côté convivial où se réunissent des familles entières, mais aussi les jeunes du quartier férus de musique de théâtre ou de cinéma. Houmentna Fannena, avec son côté moins guindé et plus détendu, semble avoir réussi son pari, à savoir «La culture est un droit pour tous». Et aux grands noms de la culture tunisienne, ce festival a rendu hommage pendant sa soirée d'ouverture à Ezzedine Gannoun , Raja Ben Ammar et Sghaïer Ouled Ahmed entre autres artistes et militants. Pour sa part, le spectacle Fellagha de Nasreddine Chelbi a été fidèle à lui-même et a gardé toute sa fraîcheur pour Houmetna Fannena. Consacré Tanit de bronze lors des JMC 2016 (Journées musicales de Carthage), le musicien Nasreddine Chebli ne cesse de sillonner la Tunisie avec son spectacle. «Falleg ya falleg zmeni» ou encore «Jdey errim», «El ghannay»...une œuvre qui brasse des thèmes aussi controversés que la résistance du passé face au présent. Le tout étant basé sur un travail de recherche qui a duré presque quatre ans. Un spectacle basé sur une performance sonore de très haut niveau avec un contenu qu'on qualifierait de patriotique, mais aussi qui décrit une Tunisie plurielle, bourrée de poésie et de courage, et qui n'oublie pas son sens particulier de faire la fête. Médenine, Béni Khdech, Gabès, Enfidha, Sfax, Siliana ont de nouveau livré le secret de ce patrimoine oral et musical précieux au grand bonheur du public qui découvre ce spectacle pour la première fois. Houmetna Fannena se poursuit jusqu'au 10 juin et promet des rendez-vous aussi intéressants, tels que la nuit du cinéma pour la Palestine, le 7 juin, avec la projection du documentaire palestinien «Al matlouboun 18» suivi d'un débat avec le réalisateur Ameur Choumli. Le 8 juin, c'est la soirée du folklore, le 9 «Lammet Mass'art», le 10 «La nuit de la percussion» et pour la clôture, ça sera autour de la nuit du malouf. Il est à noter que les autorités municipales ont fourni, pour la première fois, un effort non négligeable pour participer à la gestion de la circulation pendant ces soirées. On continue à rêver que Houmetna Fannena devienne un grand festival dans un quartier, dira Salah Hammouda de l'Association Mass'Art.