Qualifié d' «historique» par la partie syndicale (et pour cause!), un accord a été trouvé et met fin à une année universitaire ponctuée par des perturbations et des tensions qui ont eu le plus mauvais impact sur nos étudiants C'est quasiment toute une année qui a été perdue par des dizaines de milliers d'étudiants. Car la crise entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) a débuté dès la rentrée universitaire. Les «escarmouches» avec la nouvelle structure syndicale qui prétend représenter les enseignants universitaires chercheurs ont commencé à partir du mois de janvier 2018. L'Union des enseignants universitaires chercheurs appelée, aussi «Ijaba», a mis ses menaces à exécution en décrétant une grève administrative illimitée et un boycott des notes. Ainsi, des milliers d'étudiants se sont trouvés pris au piège. Les délibérations de fin du premier semestre ne se sont pas tenues en l'absence des notes ou de passation des devoirs. Le même scénario s'est reproduit au cours du second semestre. Malgré de nombreuses rencontres avec le ministère, aucune issue n'a pu être trouvée. Le Mesrs avait, pourtant, fait des propositions concrètes dont, notamment, l'implication de l'Ueuct dans les discussions à propos de la Réforme du système de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique et une prochaine solution au statut des enseignants universitaires. Mais rien n'y a fait. Ce n'est, enfin, qu'hier tard dans la journée que l'accord tant attendu a été signé par les deux parties. Qualifié d'«historique» par la partie syndicale (et pour cause!), cet accord met fin à une année universitaire ponctuée par des perturbations et des tensions qui ont eu le plus mauvais impact sur nos étudiants. Selon les premières informations, cet accord donnerait satisfaction aux syndicalistes sur la base de la majorité de leurs demandes. C'est ainsi que les deux parties sont parvenues à se mettre d'accord sur les points suivants. En premier, le ministère s'engage à augmenter son budget de près de 0.75 % notamment pour financer la recherche scientifique. Ce programme sera étalé sur trois ans (2019, 2020 et 2021). Il en est de même pour la question des docteurs en chômage. Un plan de recrutement devrait les concerner et commencerait à partir de 2019. À ce propos, on estime qu'il y aurait environ 12.650 enseignants chercheurs. On prétend, également, que près de 4.000 d'entre eux auraient émigré. Le nombre de ceux qui sont en exercice, actuellement, se situerait autour de 8.650. D'autre part, la révision du statut des enseignants chercheurs sera au centre des préoccupations et s'achevera avant la fin de cette année. À la suite de ce dénouement positif, les enseignants de l'Ueuct s'engagent à rendre les notes et à débloquer la situation en organisant les examens. Des réunions des Conseils scientifiques devront se tenir pour fixer des calendriers pour les examens et permettre le déblocage des délibérations qui n'ont pu se tenir à cause de la non remise des notes à l'administration. Cette issue favorable ne peut, en aucun cas, soulager, suffisamment, les étudiants et leurs parents. En effet, l'avenir n'est plus garanti. Il ne tient qu'à une saute d'humeur d'un syndicat. Avec la reconnaissance de ce syndicat, nous allons assister dès l'année prochaine à des démonstrations de force entre la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Fgesrs) qui, d'ailleurs, ne reconnaît pas ce nouveau-venu sur la scène. C'est ce qui risque d'attiser les rivalités et engagerait une course à la surenchère et au marchandage dont les victimes ne seront que les étudiants et le système éducatif et universitaire.