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Un laboratoire sur la sellette
Retrait tardif d'un médicament potentiellement mortel
Publié dans La Presse de Tunisie le 09 - 06 - 2018

Le laboratoire avait retiré le médicament Pedovex des structures sanitaires publiques et privées d'Arabie Saoudite depuis le mois de décembre 2007
Dans le cadre d'une initiative destinée à «Eclairer l'opinion publique dans le pays quant à des dossiers d'une extrême importance, d'ordre économique, éducatif, sanitaire et fiscal», l'Union régionale du travail à Sfax a planifié une série de conférences de presse, dont la première vient d'être axée sur un problème d'une gravité considérable, celui de la poursuite de la commercialisation en Tunisie —par le laboratoire saoudien Tabuk Pharmaceticals— d'un médicament générique prescrit à des patients souffrant de problèmes cardiaques (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ischémique ou artériopathie oblitérante des membres inférieurs...), après l'avoir retiré du marché en Arabie Saoudite.
Agissement criminel
Expliquant la raison d'être de cette réunion avec les représentants des médias régionaux, Lassaâd Dhieb, secrétaire général du syndicat des délégués et visiteurs médicaux, a d'emblée stigmatisé la négligence «Criminelle, car préméditée» dudit laboratoire qui avait mis «Sciemment et délibérément la santé des Tunisiens en danger, les traitant de citoyens de second ordre par rapport aux Saoudiens. Sinon comment expliquer la poursuite de la commercialisation du médicament appelé Pedovex, en Tunisie, alors qu'il l'avait retiré des marchés publics et privés d'Arabie Saoudite?», s'indigne-t-il.
A son tour, Dr Moez Sdiri, ancien directeur des ventes au laboratoire Tabuk Pharmaceticals, a fait des révélations pour le moins compromettantes concernant le caractère délibéré de ce qu'il qualifie d'agissement irresponsable, voire délictuel des responsables de cet établissement.
Revenant sur les péripéties de cet événement, Dr Moez Sdiri raconte : «En apprenant par hasard, fin avril 2018, que le laboratoire Tabuk Pharmaceticals avait retiré le Pedovex des structures sanitaires publiques et privées d'Arabie Saoudite à la fin du mois de décembre 2007, et en me rendant compte que ce médicament continuait à être commercialisé en Tunisie, j'en ai immédiatement avisé qui de droit au sein de l'établissement, croyant de bonne foi à une erreur humaine. Mais j'ai dû déchanter en recevant un mail, en réponse à ma correspondance me signalant qu'il s'agit d'une information strictement professionnelle et que sa diffusion pourrait m'exposer à des sanctions pouvant aller au renvoi pour faute grave» et le docteur Sdiri, d'enchaîner : «Confronté à cette attitude pour le moins arrogante et criminelle, j'ai dû alerter pratiquement tous les médecins cardiologues qui prescrivaient ce médicament, ainsi que les pharmaciens du pays avant de mettre le laboratoire au courant de mon initiative. C'est ainsi que, dos au mur, et à la suite de la diffusion de l'information auprès des professionnels du pays, ces responsables ont fini par retirer ledit médicament. Donc, le lundi 26 février 2018, ils ont informé les autorités tunisiennes du retrait du médicament et ils m'ont envoyé par la même occasion ma lettre de licenciement dans les heures qui ont suivi le retrait du remède incriminé du marché tunisien, vers le 26 ou le 27 février 2018 , c'est-à-dire avec deux mois de retard».
Suspension de l'autorisation de mise sur le marché
A la suite de ce retrait, le ministère de la Santé a décidé la suspension depuis le 28 mars 2018 de l'autorisation de mise sur le marché (Amm) de cette spécialité pharmaceutique qu'est le Pedovex, avec rappel de tous les lots commercialisés sur le marché national auprès des détenteurs de stocks.
Tout en indiquant que les causes du retrait du Pedovex demeurent encore inconnues, aussi bien le docteur Moez Sdiri que le secrétaire général du syndicat des délégués médicaux et visiteurs tunisiens Lassaâd Dhieb ont énergiquement dénoncé «ces dépassements coupables», précisant que ce médicament générique est à caractère binaire, ce qui signifie qu'il est susceptible de causer la mort instantanée du patient.
Quant à la raison d'être du point de presse de Sfax, elle se résume ainsi : «La médiatisation de cet acte criminel vise à exercer la pression adéquate sur le laboratoire Tabuk Pharmaceticals et sur ses partenaires parmi les établissements établis en Tunisie afin de l'obliger à présenter ses excuses au peuple tunisien et de susciter la contribution de ses partenaires à cette pression pour que ces dépassements intolérables ne se reproduisent plus à l'avenir. C'est un grave problème d'éthique et c'est là un sérieux test pour les laboratoires partenaires de Tabuk Pharmacticals pour prouver que le strict respect des règles d'éthique dont ils se targuent ne sont pas que des slogans creux. Nous attendons toujours leurs réactions sachant qu'ils continuent toujours d'observer un silence coupable».
Le médicament retiré du marché marocain
Il ressort des différentes interventions des spécialistes lors de la rencontre avec les médias à Sfax, que le Pedovex était distribué et dispensé dans 13 pays, comme le Maroc, les Emirats Arabes Unis, le Soudan, etc. Un mois après son interdiction en Tunisie, il a continué à être commercialisé au Maroc, d'où il a fini par être retiré suite à une campagne médiatique hostile, avant que le Soudan, les Emirats ne suivent le pas.
A signaler qu'au début de la séance, Abdelhédi Ben Jemâa, secrétaire général de l'Union régionale du travail à Sfax, avait formulé une critique peu tendre à l'égard du gouvernement, annonçant la tenue de rencontres périodiques avec les médias en vue de mettre en lumière tous «les dossiers brûlants», stigmatisant «l'attitude apathique et insensible du gouvernement à l'égard des dépassements commis par le laboratoire Tabuk, alors qu'il s'agit de la santé des Tunisiens».
Ben Jemâa n'a pas non plus ménagé le gouvernement pour ce qui est de sa gestion d'autres dossiers, comme la migration clandestine, la menace de l'ancrage du terrorisme dans l'archipel kerkennien, la fermeture des entreprises économiques, l'accentuation du chômage, l'invasion des marchandises et des produits d'origine turque, le développement de la contrebande, etc.


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