Quelle a été la clé, selon vous, de l'accession du CSHL, en Ligue 1 ? Il est difficile de dégager un point particulier. Tout a été parfait pendant les play-offs. Nous avons profité des circonstances qui nous ont aidés à réaliser cet exploit. Nous avons bien joué, mais, en même temps, les autres équipes ont été fair-play. Notre victoire face à la formation de Tataouine nous a ouvert les portes de la Ligue 1. Il est rare de dire cela quand on accède à la Ligue 1 et avec une avance de quatre points et avec un bonus du titre de la Ligue 2. Qui dit mieux ? C'est la vérité. En prenant le train en marche, vous avez eu quelques problèmes pour imposer vos idées ! C'est vrai ! En remplaçant Lotfi Sebti, j'ai trouvé un groupe démoralisé. Il a fallu que je fasse beaucoup de réunions avec mes joueurs pour les motiver et les inciter à faire des efforts pour retrouver la Ligue 1. Il faut aussi souligner le rôle très important joué par mon adjoint Mohamed Guizani et Khaled Maghzaoui qui sont pour moi plus des amis que des membres de mon staff. En optant pour une stratégie adéquate aux qualités de mes joueurs, j'ai retrouvé la cohésion et la volonté de mes protégés pour réaliser l'objectif souhaité, à savoir l'accession en Ligue 1. Quand avez-vous ressenti que l'accession pouvait être réalisable ? Sur le plan émotionnel, je peux dire qu'il y a eu trois moments. Le premier est notre victoire sur Jendouba at home avec une prestation exceptionnelle. Le 2e moment a été le recrutement de notre buteur Othman Saïdi et le savoir-faire de Chaâr et de notre gardien Sabri Ben Hassine. Le 3e moment fut notre victoire face à l'US Tataouine qui était à son 14e match sans défaite. Voilà pour le côté émotionnel. Mais je suis avant tout quelqu'un de pragmatique et, de ce point de vue, je n'y ai cru que lorsque nous avons battu l'équipe de Chebba. Je saisis cette opportunité pour remercier Jalel Ben Aïssa qui nous a mis dans de bonnes conditions pour jouer au stade du Bardo. Le CSHL a eu deux visages totalement différents. Le premier fut assez pâle et amorphe et le 2e a été assez impressionnant. A quoi est due cette métamorphose ? Certes, nous avons eu quelques difficultés d'adaptation pour quelques joueurs qui n'ont pas donné le plus à l'équipe. Il fallait les écarter et se renforcer. La venue de l'ex-buteur de l'US Monastir nous a libérés et a permis à notre attaque de s'illustrer au cours des play-offs. Il a fallu profiter de cette aubaine pour réaliser cette accession miraculeuse pour le CSHL. Je suis fier d'avoir permis au club banlieusard de retrouver la Ligue 1 après seulement une saison en Ligue 2. Il faut dire que l'apport de Othman Saïdi fut déterminant. Qu'en pensez-vous ? Et comment ! Il a retrouvé la joie de jouer et de marquer au CSHL. Saïdi possède bien les caractéristiques d'un vrai avant-centre. Cette race ne court pas les rues. Donc son apport a été déterminant pour l'accession en Ligue 1. Il possède une grande marge de progression. Il doit quitter le CSHL pour s'améliorer et consolider ses dons de buteur. Qu'est-ce qui a changé au CSHL par rapport à la saison précédente, par exemple ? Je n'ai pas hérité du même effectif. Onze joueurs ont quitté le club, et non des moindres, tels que Zekri, Mejri et Zoghlami. C'est trop pour une seule équipe. Nous avons été obligés de recruter plusieurs éléments selon les moyens financiers disponibles. Nous avons eu aussi des problèmes financiers qui nous ont perturbés énormément. Il a fallu l'union sacrée des responsables hammamlifois pour que l'équipe retrouve sa stabilité et son envie d'aller loin. Après votre expérience réussie avec le CSHL, vous avez changé de cap pour aller prendre les destinées de l'Olympique de Béja. Pourquoi ? Mon choix est sûr et assez raisonné, puisque j'ai voulu vivre d'autres défis avec des projets déterminés. Je veux assumer mes responsabilités dans les domaines techniques au niveau des renforts. Grâce à mon sérieux et à mon application, j'ai réussi ce pari en entraînant le CSHL avec une accession et un titre national de ligue 2. Certes, j'ai voulu continuer mon projet avec le CSHL mais les responsables hammamlifois ne m'ont pas contacté et ils n'ont pas eu l'opportunité de me payer. Il faut dire que le CSHL vit dans le doute et l'incertitude. Je ne peux pas refaire l'expérience avec le club banlieusard, bourré de problèmes. Devant cette situation, et comme je suis un entraîneur professionnel, j'ai opté pour un club aussi prestigieux que l'Olympique de Béja. Je suis supermotivé avec mon staff pour aider le club béjaoui à retrouver la Ligue 1. Nous avons les moyens de réaliser le rêve de toute une région. On parle que vous n'avez pas été encore payé ? C'est vrai. Les responsables hammamlifois et à leur tête Fadhel Ben Hamza n'ont pu me payer que lorsque le buteur de l'équipe hammamlifoise a été vendu à l'ESS pour la bagatelle de 300 mille dinars. J'attends donc le transfert de Othmane Saïdi à l'Etoile pour que tout le monde soit payé. C'est une situation désespérante. Comment voyez-vous le match Tunisie-Angleterre comptant pour la première journée de ce Mondial ? L'Equipe de Tunisie est en progression permanente. L'apport de Moëz Hassen, Skhiri, Khazri, Selliti et Badri a été déterminant pour cette série positive de notre sélection. Les matches amicaux ont été une évaluation pour le staff technique national avant notre match face à l'Angleterre. En football, tout est possible, je présume que si on se prépare comme il faut à cette confrontation face aux Anglais, nos joueurs peuvent les bloquer. Certes, Nabil Maâloul connaît son sujet et il sait bien comment préparer sa stratégie, côté formation, je peux dire que Moëz Hassen est bien parti pour garder les cages du onze rentrant. Les deux latéraux seront Naguez et Ali Maâloul qui passent par une bonne période. L'axe central sera composé du duo Benalouane et Meriah. L'entre-jeu sera animé par Skhiri, Sassi et Ben Amor qui a retrouvé la forme. Selliti et Badri seront nos attaquants de couloir, derrière Ben Youssef, si Khazri ne sera pas rétabli face à l'Angleterre.Si on fait preuve d'humilité et qu'on prend toutes les prédispositions pour préparer ce premier match du Mondial, un résultat positif est possible. Il fait aussi montrer au monde entier que la Tunisie reste toujours l'un de bastions du football africain.