Les fluctuations du cours du pétrole continuent de plus belle depuis quelque temps, malgré l'accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie de baisser la production pour stabiliser les prix. Un accord qui sera encore sur la table des négociations lors de la prochaine réunion de l'Opep les 22 et 23 courant. Actuellement, le pétrole Brent se négocie à plus de 76 dollars alors que le prix du baril du brut léger américain (WTI) est à plus de 66 dollars. Selon l'agence Reuters, la Russie a augmenté sa production de pétrole, qui a atteint 11,1 millions de barils par jour pendant la première semaine de juin alors que l'objectif de production quotidienne conclu avec l'Opep est de 10,95 millions. Une augmentation qui interpelle sur la poursuite de l'accord avec l'Opep. En fait, cet accord stipule que la Russie réduit sa production de 300 mille barils par jour pour une production de référence de 11,247 millions de barils. Une situation qui risque de provoquer encore une fois des fluctuations au niveau du Brent quoiqu'il ne s'agisse pas de l'unique raison. La crise avec l'Iran constitue un élément essentiel de cette perturbation. Le retrait américain de l'accord avec l'Iran et l'imposition de sanctions américaines sur ce pays ont certainement un impact sur le cours du pétrole. On indique que la production iranienne est de 3,8 millions de barils par jour, dont plus de 2 millions vont à l'export. Ceci dit, l'imposition de sanctions américaines aura un effet important sur le marché du pétrole à l'international. Aléas de l'accord A rappeler que la baisse vertigineuse des prix du pétrole a amené l'Opep à conclure un accord entre ses Etats membres pour la réduction de leur production afin de provoquer une augmentation des prix. Cet accord conclu fin 2016 a été reconduit en 2017 et 2018, vu que cette augmentation ne s'annonçait pas en bons termes. En effet, l'accord de l'Opep sur les quotas avait pour objectif de stimuler les prix par une élimination des stocks excédentaires, soit 300 millions de barils, l'équivalent de trois jours de production mondiale. Non seulement cet objectif n'a pas été atteint, mais les réserves de pétrole des 35 pays de l'Opep se sont élevées à 3,06 milliards de barils en janvier 2017 contre 2,98 milliards de barils en décembre 2016. Dernièrement, les Etats-Unis auraient demandé l'augmentation de la production de pétrole, selon Reuters. Une demande qui survient suite à l'envolée des prix à la pompe aux USA. On estime que ceci pourrait aussi compenser les pertes en cas de rétablissement des sanctions contre l'Iran. Et il s'avère, d'après plusieurs sources, que la tendance est vers l'augmentation de la production à laquelle la Russie et l'Arabie Saoudite seraient favorables, soit environ un million de barils par jour. Pour la Tunisie, cette situation risque de peser lourd. Avec une prévision de 54 dollars le baril dans la loi de finances 2018, l'écart sera payé très cher. D'ailleurs, l'augmentation des prix du carburant est l'une des retombées les plus visibles. La dernière en date a été opérée en avril 2018 et on pourrait s'attendre à une nouvelle augmentation dans les mois qui viennent dans une conjoncture des plus difficiles pour notre pays, avec ses répercussions sur d'autres familles de produits.