«Les prix des habits de l'Aïd ont augmenté de 20% à 25% par rapport à l'année passée et beaucoup de consommateurs se sont tournés vers la friperie et le marché parallèle à cause de la baisse du pouvoir d'achat du Tunisien. Quant aux prix des pâtisseries, ils ont augmenté de 10% à 15% alors que les prix des jouets sont difficiles à monitorer», a relevé Lotfi Riahi, président de l'Otic, lors de la récente rencontre de presse organisée avec les journalistes. Selon lui, il est tout à fait clair qu'il y un déficit de contrôle corroboré par les faits : «Il existe une grande faiblesse dans le système de contrôle, puisque nous n'avons que 350 agents de contrôle économique pour quelque 430.000 points de vente», regrette-t-il. Un «juge de consommation» Il en découle une situation où le marché est très difficilement contrôlé et le récapitulatif des activités du centre d'appel de l'Otic, qui reçoit les interrogations et les doléances du consommateur, le montre clairement. «Quantitativement, la plupart des doléances sont sur le sucre et l'huile compensés. Et qualitativement, les consommateurs devraient avoir le droit de faire appel à la justice sans recourir à un avocat et sur papier libre. Nous appelons la justice à créer le poste de "juge de consommation" car c'est la seule garantie de la diligence des affaires liées à la consommation», commente M. Riahi. La présentation des résultats de l'enquête de terrain sur le coût de l'habillement et des besoins de l'Aïd el Fitr en pâtisseries et jouets, selon un sondage réalisé par l'Otic, fait ressortir plusieurs points. Par exemple, sur la qualité des services bancaires et des services de communication où 74% des personnes interrogées n'ont pas confiance en leur banque, et où 92% ne connaissent pas l'existence du médiateur bancaire. 96% n'ont pas réalisé de comparatif quand ils ont ouvert leurs comptes et 84% sont mécontents des services, alors que les gens de l'Otic confessent qu'ils n'ont trouvé aucun texte qui pourrait incriminer les banques qui reçoivent un payement pour les services gratuits. Plusieurs problématiques liées à la facture d'électricité et de gaz ont été révélées par Lotfi Riahi qui regrette que les tarifs de la Steg soient franchement injustes alors que le système des paliers qu'elle utilise pour établir ses factures est devenu une grande duperie alors qu'il était censé rationaliser la consommation. «Le système des paliers de la Steg est une vraie punition pour le consommateur tunisien qui paye, de cette manière, 40% de plus sur sa facture. Il ne fait aucun doute pour nous qu'il faut revoir les paliers, les catégories de consommation et les services de la Steg», avertit M. Riahi. Commentant les problématiques des points de vente, l'Otic a expliqué que c'est la sacro-sainte marge arrière des grandes surfaces qui alourdit les prix de très nombreux produits constamment en hausse. Et l'organisation indique qu'elle a maintes fois attiré l'attention sur ce problème sans que rien ne soit fait dans ce sens. Le dernier point évoqué devant les journalistes concerne les soucis avec les opérateurs télécoms à propos des clefs 4G qu'il est impossible d'utiliser sur MacBook, de défauts de satisfaction des promesses de certains bonus... La seule solution contre tout cela étant la multiplication des réclamations!