«Notre année, notre voix», est le slogan de cette Année internationale de la jeunesse. Une voix qui sera, enfin, concrètement écoutée. Comment ? A travers une déclaration émise, entre autres, par des jeunes Tunisiens et Tunisiennes, le week-end dernier, et diffusée à une très grande échelle. Le fruit d'une simulation de conférence internationale, cette déclaration des jeunes Tunisiens sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), a permis à un groupe de jeunes étudiants volontaires de discuter autour de thématiques qui les concernent de près‑: participation des jeunes filles et garçons à la vie publique, droit d'accéder aux informations et services de santé de la reproduction, éducation et emploi des jeunes. Bref, de réfléchir autour de la question des OMD, en particulier l'OMD 3 (égalité des sexes), l'OMD 5 (santé maternelle) et l'OMD6 (lutte contre le VIH/sida). A noter que la simulation des Nations unies est un exercice intellectuel ayant pour but de former les participants aux négociations internationales, visant à promouvoir les droits humains. Et pour mieux jouer le jeu, les étudiants prennent le rôle d'ambassadeurs ou de ministres des Affaires étrangères et font des recherches sur les pays, sur les débats et les problèmes internationaux, afin de tenter de trouver des solutions aux problèmes mondiaux, à partir d'une thématique clé, placée à l'ordre du jour. Un «jeu» auquel s'ouvrent les jeunes étudiants volontaires, issus notamment de la faculté des Sciences juridiques et de la faculté de Médecine de Tunis. En fait, ces simulations sont organisées par le Tunisian International Model United Nations (Timun) et appuyées, exclusivement pour la conférence sur les OMD, par le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa). La simulation du 23 octobre, préparée et menée par des jeunes de différents horizons, a été initiée par l'Unfpa, en collaboration avec le Club tunisien de simulation des Nations unies (Timun) et le réseau des jeunes éducateurs pairs (Y-peer). Et ce, conformément au plan d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd), à laquelle la Tunisie a participé, adoptée en 1994 au Caire et qui a consacré pour la première fois la participation des jeunes, filles et garçons, comme un pilier du développement. Contrairement aux précédentes, cette conférence a suivi un processus novateur initié par les jeunes en Tunisie afin de préparer cette simulation internationale. Ce processus s'est étalé sur trois phases, la première étant que les jeunes ont bénéficié de «coaching» pour renforcer leurs compétences en matière de communication, de négociation et de leadership. Des formations ont initié les participants aux principes-clés de la communication interpersonnelle mais également aux stratégies de négociation. La deuxième phase était une discussion entre jeunes sur les OMD, nourrie par l'intervention de spécialistes du domaine : médecins de santé publique, juristes, sociologues et économistes tunisiens, ainsi que des représentants de la société civile. Un débat très riche a été soutenu entre jeunes et adultes, leur permettant de faire le point sur les progrès réalisés et les défis pour l'atteinte des OMD. Quant à la troisième phase, elle était une restitution des travaux passés. C'est bien la dernière simulation du 23 octobre, qui a pris la forme d'une conférence-débat, événement phare de la semaine de l'ONU, et a abouti à la formulation d'une déclaration pour faire entendre la voix des jeunes. Une initiative qu'on ne peut que saluer, en attendant qu'elle soit suivie par d'autres, en essayant d'y faire participer le plus de jeunes possible, mais surtout de diversifier encore plus les profils des participants. La déclaration est accessible sur le site du réseau des jeunes éducateurs pairs (y-peer) : www.youthpeer.org.tn