Les éditions Cérès organisent une séance de présentation et de débat autour de l'ouvrage «La tentation du jihad : Violences et jeunesse à l'abandon», aujourd'hui samedi 23 juin à la librairie Mille feuilles — La Marsa à partir de 18h00. Pourquoi un jeune sans histoire se met-il un jour à mitrailler la foule ? Pourquoi est-il capable d'en tirer fierté ? Quelle est la responsabilité des autres, de la politique, de la société et de la famille dans cet acte ? Et la religion, est-ce l'alibi ou le fondement, l'ombre ou la matrice ? Comment se déploie dans l'ordre du sentiment la plus terrible maladie du siècle ? Qu'est-ce qui fait symptôme ? Qui souffre et de quoi souffre-t-il ? Le canevas du livre : un jeune décide un jour de tout abandonner pour le jihad, de rompre avec sa mère, son père, son quartier, ses amis, ses semblables. Il n'a pas de profil type, il est dans une impasse psychique, prêt à être adopté par une communauté qui prétend le mettre sur la voie de Dieu. L'histoire de ce jeune est souvent tue, dissimulée. A force d'accumuler désaveux, effacements, peines et hontes, la charge s'amplifie et l'orage finit par éclater. Une violence inouïe, faite de haine et de vengeance, explose en plein jour. Souvent, il se réalise dans la mort, la sienne et celle d'une part de l'humanité. C'est à l'écoute de cette violence, de ses bruits et inflexions que ce livre invite. Il ne juge pas mais propose, perçoit les premiers bruissements, repère les coupe-feux, sonde et tâche de prendre soin. Il cherche dans les dispositifs politiques, normatifs et cliniques les moyens d'anticiper et d'écouter cette jeunesse à l'abandon, la possibilité de la secourir et de «guérir le monde». Les textes reprennent les communications faites lors du Colloque « Jeunesse à l'abandon, violence, djihadisme », tenu à Carthage, à l'Académie tunisienne Beït al Hikma, organisé par l'Association de formation à la psychanalyse et l'échange clinique (Afpec) le 26 novembre 2016 de Monia Ben Jémia, Olivier Douville, Kathy Saada, Nédra Ben Smaïl, Okba Natahi et Meryem Sellam.