Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a souligné l'importance de généraliser les programmes de l'économie d'eau et de rationaliser son exploitation afin de satisfaire les besoins du pays à long terme, à l'heure où l'eau devient une source de plus en plus rare. A l'ouverture du forum économique sur « les politiques économique et les défis de la rareté des ressources, il a affirmé que les efforts sont focalisés sur la maitrise de la demande, de la consommation et de l'économie d'eau dans les différents secteurs social et économique, à travers l'exécution du programme national visant à renforcer la rentabilité des réseaux d'eau et à améliorer les indicateurs de l'exploitation ainsi que les services et l'économie d'eau auprès des grands consommateurs. La Tunisie connaît une pression sur les ressources hydriques, sachant que la moyenne de l'eau disponible s'élève à 467 m3 par habitant et par an alors que le seuil de pauvreté est à l'échelle mondiale de 1.000 m3 d'eau par an et par individu. Chahed a estimé, lors de cette manifestation, organisée par l'Iace, que la pénurie de ressources hydriques se présente comme l'un des plus importants défis auquel font face le développement agricole et la sécurité alimentaire en Tunisie. Il a ajouté, dans le même contexte, que la disponibilité de l'eau est un critère essentiel pour réaliser le développement durable, face à la multiplication des phénomènes climatiques, dont la sécheresse et les inondations. «Bien que la Tunisie ait réussi à réaliser des taux importants en matière de raccordement de la population au réseau d'eau potable (100% en milieu urbain et 97,7% en milieu rural), nous souffrons toujours d'une disparité entre les régions», a-t-il noté, ajoutant que ce taux ne dépasse pas les 92,4% dans les gouvernorats du nord-ouest, en raison de la pénurie des eaux profondes à l'échelle locale. Le chef du gouvernement a rappelé les projets qui ont été lancés par le gouvernement pour faire face à ces disparités, notamment la stratégie du secteur de l'eau à l'horizon 2030, laquelle se base sur la valorisation des ressources non conventionnelles, dont les eaux usées traitées et les eaux dessalées, ainsi que la protection des eaux de la pollution. D'autre part, il a précisé que «la Tunisie attend le moment opportun pour sortir sur le marché financier international afin de bénéficier d'un taux d'intérêt acceptable». Il a ajouté que la sortie de la Tunisie sur le marché financier est tributaire de la stabilité politique, faisant remarquer que les tiraillements politiques impactent la notation souveraine de la Tunisie et le taux d'intérêt qu'elle obtient. Chahed a expliqué que la sortie de la Tunisie sur ce marché pour l'emprunt d'un milliard de dollars s'inscrit dans le cadre de la mobilisation de ressources au profit du buget de l'Etat stipulé dans la loi de finances 2018. Les droits d'entrée de la Tunisie sur le marché international sont estimés à 2,4%, alors que le taux des risques ou la marge sur l'emprunt est fixé selon la période de remboursement. Ce taux est de 3% si la période est de 5 ans, de 4,45% (10 ans) et 4,5% (15 ans).