Les martyrs de la Garde nationale ont été inhumés, hier, dans le recueillement et une ambiance où planait une unique certitude : «Le combat contre les terroristes est dur et long. Mais, il sera remporté par la Tunisie». Chahed : «Nous ne tarderons pas à venger nos martyrs» Hier, les Tunisiens ont accompagné, dans le recueillement, les martyrs du lâche attentat terroriste de Aïn Soltane à leur dernière demeure tout en criant qu'ils les vengeront, que les terroristes ne passeront pas et que la Tunisie sortira victorieuse de sa guerre contre les semeurs de mort. Les Tunisiens, qui ont réagi comme un seul homme contre les terroristes sans foi ni loi, avaient un message unique à envoyer aux professionnels de la mort : «Nous avons déjà gagné d'autres batailles contre le cancer terroriste et nous restons toujours vigilants et en veille continue contre tous ceux qui cherchent à saper nos acquis économiques et à menacer nos libertés». Youssef Chahed, chef du gouvernement, a tenu, hier, une réunion sécuritaire consacrée au suivi des opérations en cours à la recherche des terroristes retranchés dans les zones montagneuses frontalières. Son discours est clair et précis : «La situation sécuritaire est sous contrôle. A la faveur de la compétence de ses forces de sécurité et de l'unité de son peuple, la Tunisie sortira victorieuse de sa guerre contre le terrorisme». Le message du chef du gouvernement est sans équivoque : il n'est pas question de désigner, à tout prix, une partie comme responsable de la catastrophe du dimanche — comme s'appliquent à le faire beaucoup d'analystes et de pseudo-experts qui donnent l'impression qu'ils sont mieux informés que les plus hauts cadres du ministère de l'Intérieur, en premier lieu les commandants de la Garde nationale, présents sur le terrain dans la région où nos martyrs sont tombés au champ d'honneur. Aujourd'hui, il est temps que les Tunisiens se rangent tous et sans distinction derrière les forces de sécurité «prêtes à traquer les terroristes jusque dans leur repaire», comme l'a souligné Ghazi Jribi, ministre de la Justice et de l'Intérieur par intérim, en présidant, dimanche, le conseil régional de la sécurité à Jendouba. Un combat long et dur Et comme d'habitude, on a eu droit à une série de communiqués publics des partis politiques et des organisations nationales où on insiste sur la nécessité de tenir l'institution sécuritaire loin des tiraillements politiques et on souligne aussi que le combat contre le terrorisme est «long et dur». Ainsi, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (Ltdh) appelle-t-elle le président de la République «en tant que chef suprême des forces armées à s'attaquer à la racine du mal ainsi qu'à ses origines financières et idéologiques». De son côté, l'Union des écrivains tunisiens (UET) demande aux agents de sécurité de «rester loin des tiraillements politiques et de se concentrer sur les questions sociales et économiques cruciales». On appelle également à «traiter le fléau du terrorisme d'une manière radicale en œuvrant à combattre la pensée takfiriste et à en tarir les sources». Quant à la Conect, elle plaide pour «une plus grande vigilance et une mobilisation générale autour des forces sécuritaires et militaires pour les appuyer dans leur lutte contre ce fléau destructeur qui doit constituer la priorité absolue de la nation entière». La Conect appelle aussi à «renforcer davantage l'unité nationale, la coordination de tous les efforts tout en épargnant au pays les surenchères et les débats stériles». Il est à signaler que la traque des terroristes se poursuivait, hier, comme l'a signalé Sofiène Zaâg, porte-parole du ministère de l'Intérieur. «Une quantité d'armes et de matériel dont les terroristes s'étaient emparés lors de l'attaque a été retrouvée», a-t-il ajouté.