Une belle conclusion, pour un bien ironique constat : la meilleure équipe du Mondial termine donc troisième. Cela fait pas moins de 40 ans qu'un match de classement pour la troisième place n'avait été aussi intense. Depuis 1978 précisément, la petite finale n'a jamais autant emballé les puristes. Et c'est donc au terme d'un match séduisant que les «Diables Rouges» ont eu raison de l'Angleterre, signant au passage la meilleure performance de leur histoire en Coupe du monde. Abordons rapidement les plans de jeu de Roberto Martínez et Gareth Southgate avant de nous projeter vers le déroulé du match. La Belgique a enfilé son «Bleu de chauffe» d'entrée avec un 3-4-3 qui avait fière allure. Courtois, Alderweireld, Kompany, Vertonghen, Meunier, Tielemans, Witsel, Chadli, De Bruyne, Lukaku et Eden Hazard ont ainsi pris le taureau par les cornes dès le coup d'envoi. Southgate, quant à lui, a préféré la jouer «serein», donnant du temps de jeu aux seconds couteaux ! Fidèle à son 3-5-2, le sélectionneur anglais a titularisé les Pickford, Jones, Stones, Maguire, Trippier, Loftus, Dier, Delph, Rose, Sterling et Harry Kane. Et au final, de ses deux matchs contre la Belgique, l'Angleterre n'en aura donc joué aucun à fond, avec les tripes comme on dit! Mieux encore, la première explication en phase de groupe, a vu Gareth Southgate procéder à dix changements au coup d'envoi, par rapport au match précédent ! Et pour tenir le podium, le sélectionneur britannique avait cette fois-ci choisi de ne renouveler que cinq de ses titulaires ! Un podium «diabolique» Ce faisant, au terme d'un match séduisant en première mi-temps et ennuyant en seconde, certes, mais qu'importe, le podium fut «Diabolique» ! L'important était de bien terminer, et c'est réussi. Pour revisiter les faits saillants de cette explication, c'est donc Meunier qui allume la première mèche. Et aux Three Lions de prendre le bouillon assez tôt ! D'ailleurs, comme prévu et même attendu, l'Angleterre a semblé prendre l'événement à la légère, comme un moyen de faire jouer les frustrés (Delph, Dier, Loftus-Cheek, Rose et Jones), alors que les Diables Rouges alignent leur onze habituel, à l'exception de Tielemans qui remplace Fellaini. Cela dit, deux trois mouvements plus tard, et voilà déjà la Belgique devant ! Sur le terrain, c'est même concret, tant les offensives belges trouvent conclusion, alors que les Anglais misent sur leurs «heading» traditionnels. Toujours volet anglais, pour le centième match de son histoire en tournoi majeur, l'Angleterre souffre sur ses ailes avec un Harry Kane imprécis. En face, ce diablotin d'Eden Hazard ne se prive pas de décrocher son rasoir pour tondre à blanc l'adversaire. Meunier et De Bruyne prennent quant à eux l'initiative, précipitant le repli d'un onze britannique malmené tantôt. De retour des vestiaires pour la seconde période, Southgate tente un changement d'effectif, qui ne pourra de toute manière pas faire plus insipide que son premier acte! Lingard et Rashford entrent en jeu pour mettre le feu et apporter un peu de vitesse au jeu anglais. Côté belge, l'entrée de Mertens à la place de Lukaku permet une meilleure assise collective. Sauf que les Diables Rouges n'ont pas affaire à un néophyte en la matière. En face, c'est l'Angleterre, une sélection qui tient à sa fierté. Et au jeu de basculer, aussi lentement que sûrement en faveur des Three Lions. Les têtes se succèdent sur coups de pied arrêtés, et Alderweireld effectue un sauvetage incroyable! Le match s'emballe avec ce forcing anglais et ces contre-attaques belges, rapides comme l'éclair. Pour la Belgique, si le jeu en valait forcément la chandelle, il fallait aussi y mettre les moyens et la stratégie qui va avec. Ce principe défensif qui consiste à bloquer les offensives adverses pour mieux piquer en contre constitue l'arme fatale de la Belgique. C'est même applicable périodiquement lorsque la situation le demande ! Explications : quand on mène (1-0), le dispositif en place permet à Thomas Meunier, excellent, de claquer une belle volée, puis à Hazard de plier le match, histoire de souligner définitivement son fantastique Mondial, qu'il pourrait terminer avec un petit trophée ! Le Mondial touche à sa fin. Les Diables Rouges accèdent au podium. Et ce n'est que justice pour la Belgique !