De l'histoire de l'Espérance Sportive de Tunis, c'est le président qui s'est montré le plus généreux envers le club, dépensant à coup de millions de dinars. Mais ce n'est jamais assez aux yeux d'une frange de supporters... Au lendemain de l'élimination en Ligue des champions au mois de septembre dernier, devant Al Ahly au stade des quarts de finale de l'édition 2017, une crise sans précédent a éclaté au sein de l'Espérance Sportive de Tunis. Trois jours après l'échec essuyé devant le club cairote, un communiqué diffusé sur le site officiel du club a annoncé la démission de Hamdi Meddeb, au moment où tout le monde attendait le départ de Faouzi Benzarti. Avec du recul, le président du club a fini par se rétracter, gardant même son entraîneur contre vents et marrées. La crise a duré près de trois mois malgré les bons résultats enregistrés par le club en championnat. La première place au classement n'a pas atténué la colère des supporters qui en voulaient particulièrement à Faouzi Benzarti. Ce dernier a fini par jeter l'éponge après le match nul concédé devant le CSS au stade de Radès au terme de la phase aller. Il a fallu attendre le mois de février dernier et l'arrivée de Khaled Ben Yahia aux commandes de l'équipe senior de football pour que les esprits se calment et que la vie reprenne son cours au Parc Hassen-Belkhodja. Car même le prédécesseur de Khaled Ben Yahia, Mondher Kebaïer, n'a pas résisté à la pression énorme du public. La même rengaine... Tout un chacun sait que la Ligue des champions demeure l'objectif suprême de tous les Espérantistes qu'il s'agisse du président du club, de l'entraîneur, des joueurs et des supporters. Sauf que les «Sang et Or» courent derrière le titre continental depuis 7 ans, et ce, malgré les millions de dinars dépensés par le président du club dans les recrutements. Rien que l'effectif actuel, il est bien garni qualitativement et quantitativement. Quand il a débarqué au club au mois de février, Khaled Ben Yahia n'a pas eu de difficultés à faire tourner son effectif. Au contraire, il a pris le temps de donner leur chance à bon nombre de joueurs qui percevaient des salaires pour se contenter de s'entraîner. Il y a même ceux qui ne faisaient pas partie de la liste des dix-huit, car ne faisant pas partie des plans de Faouzi Benzarti. Malgré une situation ô combien délicate, Khaled Ben Yahia a réussi à sortir l'équipe de la crise. Sous sa houlette, l'Espérance de Tunis a conservé son titre de champion de Tunisie. Et même si, pour persévérer en Ligue des champions, des recrutements sont essentiels, de l'aveu même de Khaled Ben Yahia pour qui des renforts s'imposent à raison d'un joueur par compartiment, voire deux en défense et dans l'axe central en particulier, rien n'explique la campagne de dénigrement orchestrée contre le président du club. A notre humble avis, la campagne orchestrée contre la personne de Hamdi Meddeb n'a pas sa raison d'être, car dans l'histoire de l'Espérance Sportive de Tunis, même dans l'histoire du football tunisien, jamais un président ne s'est montré aussi généreux envers son club. En tout cas, rien n'explique de perpétuer des propos désobligeants envers un responsable sportif qui donne de son temps et de son argent. Au fait, le bénévolat mérite un minimum de respect envers les personnes. Et puis, la première sortie de la saison de l'Espérance Sportive de Tunis contre Kampala City n'explique pas le mécontentement exprimé par certains supporters. Oui, l'équipe a mal entamé le match, mais c'est la première sortie de la saison qui survient au fait en pleine phase d'intersaison, sans compter les joueurs-cadres qui reviennent tout droit de Russie. Et puis, le mercato estival n'est pas encore clos. En tout cas, Hamdi Meddeb semble être lassé par le harcèlement qui vise sa personne. Selon ses proches, le président du club a piqué une colère au lendemain de la victoire remportée devant Kampala City et a même exprimé l'envie de partir. Hamdi Meddeb quittera-t-il le navire ? Une chose est sûre : le club tiendra une assemblée élective, dont la date sera fixée ultérieurement et on saura dans les jours à venir si Hamdi Meddeb sera ou non candidat à sa propre succession.