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Dure réalité et espoir de renouveau
Journées cinématographiques de carthage : Un homme qui crie, de Mahamet Salah Haroun
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 10 - 2010

Après Darrat, Tanit de Bronze aux JCC 2006, le réalisateur tchadien Mahamet Salah Haroun a assuré l'ouverture des JCC 2010, avec Un homme qui crie, auréolé du prix du jury de Cannes 2010.
La fable du récit est simple: Adam, maître nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena, en est le héros. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, mondialisation oblige, il doit laisser la place à son fils. Mais le fera-t-il de bon cœur?
La guerre civile et la crise qui ravagent le pays, son amour pour son travail, lui l'ancien champion et meilleur nageur d'Afrique centrale, le poussent à commettre l'inadmissible et l'impensable: sacrifier son fils Abdel au nom du patriotisme. Cela en apparence. Mais, au fond, il le confie à l'armée gouvernementale afin de reprendre sa place de maître nageur.
Adam porte le prénom du premier homme et la référence aussi bien coranique que biblique est claire. Or, si Dieu a arrêté le bras d'Abraham en l'empêchant de sacrifier son fils, dans Un homme qui crie, Adam passe à l'acte par pur égoïsme. Il se comporte en père envieux, égocentrique, individualiste, mettant son fils en danger, l'envoyant pratiquement au camp de la mort. Mais la quête de rédemption finale du père sauvera-t-elle le fils ?
On retrouve là le thème de prédilection de S.M.Haroun, comme dans Abouna et Darrat: la filiation, la paternité, entre autorité abusive, omniprésence, irresponsabilité et inconséquence.
Ainsi, outre les références bibliques, Un homme qui crie se décline comme une parabole sur l'omnipotence des chefs africains, que ce soit à l'échelle d'une simple tribu ou de tout un pays.
Quelles valeurs morales et humaines ces «pères» ont-ils transmis à leurs «fils» ?
Ces «géniteurs» ont-ils permis à leurs «héritiers» de s'épanouir et de s'affirmer, s'interroge Haroun?
Quête de rédemption
Questionnements et propos se déclinent en images dans un va-et-vient entre l'intime (le conflit larvé entre un père et son fils) et le monde extérieur, soit les effets de la mondialisation, la guerre qui tonne (effets de bruitage plutôt), l'exode de la population fuyant la violence et les atrocités du conflit tchadien.
Le récit est efficace, malgré certaines longueurs et lenteurs, la mise en scène est épurée, sans trop forcer sur l'émotion (dommage!), le cadre soigné, les lumières appropriées (notamment les scènes blafardes et poussiéreuses de l'exode). Cependant, le dilemme que vit le père avant «d'offrir» son fils à l'armée ne s'affiche pas clairement à l'écran, tandis que le jeu dans son ensemble est miné par la prestation approximative de Diouc Koma (Abdel) parce qu'il surjoue son personnage. Contrairement, fort heureusement d'ailleurs, à Youssof Djaouro (le père) qui interprète son rôle avec justesse.
Un homme qui crie se clôt sur une scène finale poignante, où la quête de rédemption s'achève par un acte de purification, symbolisant cet espoir de renouveau tant souhaité pour un pays ou mieux pour tout un continent.


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