En attendant les résultats de l'enquête, il faut rappeler que les versements ont, selon les dires du ministre, été faits à la veille du week-end, et que le système bancaire repose sur des procédures qui font par exemple qu'un virement ne parvient à son bénéficiaire que 24 heures après, exception faite pour les pensions de retraite qui de tout temps sont servies à leurs bénéficiaires le jour même de leur versement. La fête de l'Aïd n'a pas épargné les Tunisiens des sujets houleux à charge polémiste dont celui des retraités. Un feuilleton qui dure depuis près d'un mois, engageant les parties syndicales et gouvernementales dans des pourparlers incessants sur le versement des pensions de retraite. Une question que le chef du gouvernement avait tranché avant l'Aïd, mais, les versements ne sont toujours pas effectués. Retour sur un dossier social des plus délicats. Les retraités de la fonction publique ont scandé pendant des mois leur droit aux augmentations des pensions mensuelles conformément à la loi et aux droits subséquents à toute augmentation officielle du SMIG. Des sit-in et des protestations devant les sièges des caisses nationales se sont succédé, appelés par des groupes de retraités affiliés à l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT). Ces derniers ont exprimé leur mécontentement devant les retards de versement des augmentations, expliquant que les déficits financiers des caisses ne doivent pas entraver l'accès aux droits des retraités, qui, disent-ils, ont contribué pendant des décennies à la construction du pays. Le 8 août 2018 et en marge d'un Conseil ministériel restreint à La Kasbah, le chef du gouvernement Youssef Chahed, avait déclaré avoir pris d'importantes décisions sociales, assurant entre autres que les retraités de la fonction publique recevraient leurs pensions et leurs indemnités en totalité en quatre tranches, selon un échéancier et dont le 1er versement serait effectué avant l'Aïd Al Idha (21 août). « Les retraités ont beaucoup travaillé pour la Tunisie et se sont dévoués au pays. Préserver leurs droits est notre devoir. Nous avons donc décidé de leur accorder des augmentations de leurs pensions sur quatre tranches et la première sera versée avant l'Aïd », avait déclaré le chef du gouvernement. Mais... Lundi dernier, veille de l'Aïd, de longues files s'étaient formées devant les banques, les distributeurs automatiques de billets et les bureaux de poste. Au grand désarroi des retraités et de leurs familles, l'Aïd ne sera pas aussi festif que prévu : les pensions d'un bon nombre de retraités n'ont pas été versées. Les protestations et l'indignation sont montées d'un cran devant, pensaient-ils, « des promesses gouvernementales non tenues». Impensable. Les médias s'en sont fait l'écho et des appels aux responsables de l'administration sociale ont été interpellés pour donner des réponses aux citoyens et calmer leur colère, leur incrédulité. En réaction à cette déplorable situation, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trablesi est intervenu hier, mercredi 22 août sur Shems FM pour expliquer les raisons derrière le retard des versements. Il a déclaré : « Nous avons effectué comme prévu les versements d'un montant de 42 millions de dinars jeudi et vendredi derniers. Or lundi, on a entendu dire que les pensionnaires n'ont rien trouvé dans leurs comptes bancaires. Nous allons, de ce fait, lancer une enquête à partir d'aujourd'hui jeudi pour déterminer les responsabilités et comprendre les failles qui ont fait obstacle au versement », a-t-il précisé. En attendant les résultats de l'enquête, il faut rappeler que les versements ont, selon les dires du ministre, été faits à la veille du week-end, et que le système bancaire repose sur des procédures qui font par exemple qu'un virement ne parvient à son bénéficiaire que 24 heures après, exception faite pour les pensions de retraite qui de tout temps sont servies à leurs bénéficiaires le jour même de leur versement.