Un point de l'histoire d'abord: montazeh Bir Belhassen constituait, dans les années 60-70, un pôle d'attraction fortement sollicité par les habitants de la ville de l'Ariana. Erigé à deux pas du centre-ville, donc facilement ralliable, il se distinguait par d'autres atouts non moins précieux tels que la verdure qui a fait de lui, à l'époque, l'unique poumon de la cité. On y venait de partout généralement en famille pour se relaxer, s'adonner aux jeux des barques foraines, au milieu des points de vente de sandwiches, de fricassés et de briks. Le tout sur fond de musique. Plus tard, ce cadre enchanteur a été renforcé par l'ouverture d'un café, suivie de celle d'une salle des fêtes. Bref, tout était réuni pour rendre ce parc encore plus attrayant et prisé par les visiteurs. Le revers de la médaille A la fin des années 80, les signes avant-coureurs du déclin commencèrent à apparaître, avec notamment la subite disparition tour à tour des points de vente, du manège pour enfants, du café et de la salle des fêtes ! Au-delà des motifs avancés par les autorités pour motiver la fermeture de ces quatre pôles d'attractions, on ne comptait plus, alors, les pertes et les dégâts qui en découlaient. En effet, outre la frustration des habitants contraints, dès lors, à faire de longs déplacements à la recherche d'autres sources de distraction, le célèbre montazeh de Bir Belhassen devenait graduellement désert, avant de balancer carrément dans les sables mouvants de l'abandon. Et même l'espoir suscité, plus tard, par la réouverture du café s'est vite évaporé. Ledit établissement ayant fini, à son tour, par refermer ! Aujourd'hui, il est malheureux de constater que ce parc continue de manger son pain noir : chaussées en piteux état, bancs publics délabrés, arbres délaissés, gazon (ou ce qu'il en reste) mal entretenu et café toujours bizarrement «closed». Bref, un véritable cimetière ! D'ailleurs, on n'y constate un semblant de... vie qu'à l'occasion de la fête annuelle de la rose qui voit la tenue d'une foire d'exposition et de vente de cette plante et ses dérivés. Sinon, n'y fonctionnent, par-dessus le marché au ralenti, que deux uniques services relevant du département culturel et du musée de la rose, alors que la spacieuse et luxueuse salle de conférences qui les avoisine n'est utilisée que pour abriter de rares séminaires et les sessions trimestrielles du conseil municipal de la commune. Mais, ce qui est encore plus étrange, pour ne pas dire révoltant, c'est que tous les conseils municipaux qui se sont succédé depuis les années 1990 n'ont pu dépoussiérer le lieu. Pourquoi ? Comment ? Nous n'en savons rien. La nouvelle équipe municipale qui a promis monts et merveilles durant la campagne électorale précédant le scrutin du 6 mai dernier fera-t-elle bouger les choses ? Réussira-t-elle là où les autres avaient échoué? Un petit budget suffirait à financer des travaux de réaménagement et d'embellissement qui toucheront l'aspect environnemental de cet espace, pour qu'il reprenne des couleurs et se réconcilie avec ses visiteurs et les écolos de la région.