Plus que le résultat, c'est l'incapacité à développer du jeu et de se créer des occasions qui inquiète. Riga doit penser à une autre approche. Le premier match de la saison n'est pas souvent révélateur de l'état de santé d'une équipe et de son potentiel, mais il peut indiquer, pour un entraîneur, que quelque chose ne va pas dans son équipe. C'est la première impression qu'a le public avec ses joueurs pour une nouvelle saison. On ne perd rien du tout après un premier match raté; il y a encore d'autres matches pour retrouver les points perdus. Mais, quand cette impression est «mauvaise» ou «décevante», on se pose vite des questions et on émet des soupçons. C'est le cas du CA de José Riga après le nul concédé face au CSHL. Plus que le résultat, c'est la manière de jouer et l'incapacité à développer un volume de jeu consistant. Pratiquement une première mi-temps ratée et très faible, puis une deuxième mi-temps mitigée où il y avait de l'impact, mais pas de jeu limpide et régulier auquel on est habitué. Après une bonne impression laissée à la fin de la saison dernière, le CA de dimanche n'a pas rassuré. Il rappelle, en quelque sorte, l'équipe désabusée de Marco Simone. Galatasaray, un «trompe-l'œil» ! Pendant 90', Riga n'a trouvé aucune solution au bloc soudé et intelligent bien géré par Buscher. Alternant pressing haut et défense de zone en seconde mi-temps, le Français a pratiquement fermé toutes les issues à son gardien. Et pour l'aider dans son entreprise, Riga a sacrifié deux milieux de terrain, à savoir Ben Yahia et «Mouchili», et créé un déséquilibre dans son entrejeu. A partir du moment où seul Khélil (encore loin de sa forme habituelle) relançait, les joueurs du CSHL ont trouvé beaucoup d'espaces et failli marquer. La copie de José Riga n'était pas rassurante et convaincante pour deux raisons : la lenteur des manœuvres à l'entrejeu contrairement à la saison dernière et la méforme des joueurs offensifs notamment Laâbidi, Khéfifi (un joueur brouillon qui peut mieux faire s'il se met à jouer pour l'équipe) et Sasraku. A part une ou deux actions, les Clubistes n'ont pu assurer trois ou quatre passes dosées et aucun joueur «rouge et blanc» n'a réussi un duel un contre un. Cette distraction et ce jeu peu limpide sont entre autres le résultat de ce qui a été dit après le test amical contre Galatasaray. Ce soir-là et contre des Turcs qui ont joué avec une équipe mixée et dans un match amical où il y avait des espaces, les joueurs de Riga ont réussi quelques séquences intéressantes. Pas plus. Le problème, c'est qu'après ce match, le CA, aux yeux de son public, a été surestimé. Les nouvelles recrues, ainsi que les cadres ont fait savoir, après ce match, qu'ils sont en grande forme. Ce qui n'est pas vrai. Entre les déclarations aux médias, les matches amicaux et le premier match officiel, il y a avait tout un monde. Le cas de «Mouchili» est significatif. Après le match de Galatasaray, ce jeune Camerounais a gagné en popularité et a été même comparé à Alexis. Contre le CSHL, ce très jeune joueur, emporté par la pression du match, était loin d'être décisif. A l'image de toute l'équipe qui avait calé. Ce n'était pas collectif, mais en premier lieu individuel. Riga, qui a plus d'un mois de travail, a fait un mauvais casting et de mauvais changements. La rentrée de Chammakhi et de Darragi a donné du tonus à l'équipe, mais c'était insuffisant. Il fallait une autre approche et du jeu plus fluide si le CA veut gagner et convaincre. Buscher a mieux géré son équipe et ses ressources que Riga. Le Belge, et comme il l'a dit, «découvre encore ses joueurs». Il a intérêt à le faire vite avant qu'il ne soit trop tard. Cette copie et cette petite prestation pour une équipe qui a bien terminé la saison sont loin de faire des contents. Plus que des choix à changer, c'est l'attitude des joueurs eux-mêmes qu'il faudra changer. Ben Yahia et ses équipiers ne peuvent pas jouer les premiers rôles en championnat et réussir en Ligue des champions avec cette façon de jouer. C'est le point le plus important à retenir.