Il faut du temps pour trouver son rythme de croisière, gagner en lucidité, retrouver les fondamentaux et les sensations collectives. La saison n'a pas encore commencé. Patience... José Riga a certainement mesuré le chemin à accomplir au terme de la sortie amicale face à Galatasaray. Il faut dire que les Clubistes n'ont pas encore trouvé tous leurs repères, ni la simplicité dans le jeu, nécessaires à une expression plus fluide. Et même si le sparring-partner turc n'est pas apparu plus coordonné, il semblait toutefois mieux en jambes. Le CA a encore du temps devant lui, avant la reprise du championnat, mais il s'agit de retrousser les manches et de mieux cerner les failles entrevues ici et là, en défense, en attaque et au milieu. Du travail hebdomadaire pour gommer toutes les imperfections dans les transmissions (déjà source de contrariétés pour l'entraîneur belge). Trois poids lourd à recruter au niveau des trois lignes de jeu. Plus de vélocité, de fluidité et de célérité. Le staff technique a du pain sur la planche. N'accablons pas trop ce onze embryonnaire toutefois. Le CA n'en n'est qu'au tout début. Et il va falloir progresser, avancer et monter en puissance sans accuser de retard. Cependant, et même si le talent est là, il va falloir insister pour que la mayonnaise prenne à terme. Car des situations singulières, le CA en a vécu quelques-unes face aux Turcs. Des ballons relancés dans l'axe, des prises d'information trop tardives qui ont tranché avec ces séquences simples rappelant les belles heures de la fin de saison dernière. C'était certes le premier match amical, mais il convient cependant de ne pas se limiter seulement à ce constat. En clair, il faut en tirer les premiers enseignements pour avancer. Il faut aussi comprendre que l'intégration des éventuelles nouvelles recrues nécessite du temps. Gommer les impuretés Volet faits saillants du match, cette explication inédite ne s'est tout de même pas limitée à la réalisation de l'attaquant nigérian Henry Onyekuru à la 94' du jeu. Côté clubiste, l'attaquant Shaka Bienvenue, intégré en seconde mi-temps, s'est montré particulièrement remuant. Percutant, mais encore peu vivace, Shaka ne peut cependant être définitivement jugé sur le temps de jeu accordé récemment. L'autre étranger, Ibrahim Mouchili, a également tenté de s'illustrer au milieu de terrain. Là aussi, le jugement de José Riga devrait être reporté. Outre ce tandem, plus bas, l'axial Sami Hammami ne semble pas encore en mesure de relever Fakhri Jaziri, voire Seïf Tka (testé ces derniers jours par le RC Lens). Alignement encore défaillant de la défense. Relance approximative et tergiversation volet anticipation. La défense est à revoir ou même à recomposer ! D'ailleurs, le revenant Bilel Ifa avait beau porter le brassard de capitaine, du fait de la rotation instaurée par le coach, ce n'était pas vraiment lui le patron. Il a suffi d'une séquence pour s'en rendre compte, une remontée de bretelles toute en douceur quand il lui a fallu trois échanges de passes avant de se retourner pour jouer enfin vers l'avant. Les remontrances sont alors venues du banc, mais ce n'était pas accablant. Globalement, le CA a besoin d'une tour de contrôle qui puisse vite faire étalage de ses qualités de leadership nécessaires à un épanouissement général. C'est surtout du charisme et du caractère qui doivent primer sur toute autre considération. Bref, le CA a besoin d'un patron de ce calibre-là pour donner encore un peu plus d'assurance à la défense. Sur ce dossier précis, le temps presse. Idem à la transition où le Club Africain a besoin d'une sentinelle supplémentaire. Un joueur qui puisse apporter son expérience et sa science du placement pour couper les trajectoires et gratter bien des ballons au milieu, compensant quelque peu une condition physique encore précaire à l'entrejeu. Au cœur du jeu, ce manque d'automatismes s'est fortement ressenti. Comme sur ce ballon envoyé en cloche pour limiter la prise de risques ! L'opportunité de grandir Plus haut maintenant, les Clubistes ont eu quelques occasions. Deux individualités pourraient enfiler les tenues de tauliers s'ils persévèrent. Tout d'abord, le pur produit lyonnais Zakaria Laâbidi. Joueur incisif, doté d'une bonne lecture du jeu, Laâbidi pourrait constituer ce maillon fort offensif, dont le CA aura besoin pour compenser le départ de Saber Khelifa. L'autre trublion offensif, Mohamed Slim Ben Othman, a toute la palette d'un stratège de l'entrejeu. Il devrait se bonifier au fil du temps. A son actif, une conduite de balle irréprochable et un coup de reins intéressant. Il a cependant besoin de temps pour s'imposer définitivement. Maintenant, pour revenir au déroulé du match, d'une manière générale, l'équipe de José Riga s'est montrée plus agressive offensivement après le repos, gagnant plus de duels, sans gommer les impuretés techniques toutefois. Il faut du temps pour trouver son rythme de croisière, gagner en lucidité, retrouver les fondamentaux et les sensations collectives. La saison n'a pas encore commencé. Patience...