Les membres de la commission administrative nationale de l'Ugtt décideront, le jeudi 20 septembre, de la date de la grève générale dans le secteur public ou peut-être de son annulation Y a-t-il un rapport entre l'entretien accordé, hier, par le président Caïd Essebsi à Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, d'une part et la décision de la centrale syndicale ouvrière de reporter, d'autre part, la tenue de sa commission administrative nationale au jeudi 20 septembre alors qu'elle était programmée pour le jeudi 13 du même mois ? Quand il a souligné au sortir du palais de Carthage que «pour sortir de cette crise, les différents acteurs de la scène nationale doivent conjuguer leurs efforts et faire preuve d'un sens aigu des responsabilités et d'une volonté nationale sincère», Noureddine Taboubi insinuait-il qu'il accorde une semaine de plus à Youssef Chahed avant que l'Ugtt ne confirme la décision par le groupement de la fonction publique décrétant la grève générale dans le secteur public et laissant à la commission administrative le soin d'en fixer la date. En d'autres termes, le président Caïd Essebsi et le secrétaire général de l'Ugtt, Noureddine Taboubi, sont-ils parvenus à un accord (mais en contrepartie de quoi ?) selon lequel une semaine de répit est accordée à Youssef Chahed pour qu'il contribue lui aussi à trouver une solution à la crise politique, économique et sociale que vit le pays. Et du côté de la place Mohamed-Ali, il n'est pas question que «le plan national d'assainissement de 104 entreprises publiques dites en difficulté» puisse passer tel qu'il est conçu par le gouvernement Youssef Chahed. Les syndicalistes considèrent, en effet, que ce plan a été élaboré sans que l'Ugtt n'y soit associée, que la cession au secteur privé des entreprises publiques constitue une ligne rouge à ne pas dépasser et que parmi les entreprises à assainir dans le plan en question il existe des entreprises florissantes. Et quand les groupements de la fonction et du secteur publics adoptent le principe de la grève générale et dictent leurs conditions, le bureau exécutif de l'Ugtt ne peut qu'avaliser la décision et la soumettre à l'attention de la commission administrative nationale pour qu'elle l'adopte lors de sa réunion. Sauf que la nouveauté réside, cette fois, en la possibilité de voir Youssef Chahed faire marche arrière et décider, peut-être, de revoir sa copie des entreprises publiques à privatiser totalement ou à céder en partie au secteur privé dans le cadre du mécanisme partenariat public-privé. Les responsables syndicaux affirment quotidiennement qu'ils ne laisseront pas les entreprises publiques tomber entre les mains des privés et ajoutent qu'il est plutôt urgent «de mettre au point un projet pour la promotion de ces entreprises, y compris celles qui vivent des difficultés qu'il est possible de surmonter grâce au dialogue et à la négociation». Les augmentations attendront Maintenant, il est devenu pratiquement impossible de voir les augmentations salariales pour le compte des années 2019-2020 et 2021 annoncées avant le 15 septembre comme promis lors de la signature de l'accord-cadre sur les majorations salariales en juillet dernier. Et la donnée incontestable n°1 est bien la suivante : la rentrée scolaire 2018-2019 ne sera pas précédée par une grève générale des fonctionnaires de l'Etat et des établissements publics. Mais cela n'empêche pas les enseignants du secondaire de promettre une rentrée très chaude ponctuée par les revendications traditionnelles de Lassaâd Yacoubi et de ses troupes.