Le projet œuvre à améliorer la participation des citoyens au processus de la gouvernance et la capacité du gouvernement à fournir des services de qualité aux citoyens. Une conférence de grande envergure articulée autour de l'amélioration de la prestation des services au niveau municipal a été organisée le jeudi dernier à Kairouan .Inaugurée par le ministre des Affaires locales et de l'Environnement, Riadh Mouakher, et en présence de Son Excellence Daniel Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, la conférence a réuni les gouverneurs et les secrétaires généraux des 11 gouvernorats, les maires et les secrétaires généraux des 31 municipalités bénéficiaires du projet Tadaeem. L'amélioration des services en point de mire Les intervenants se sont penchés sur le rôle du maire et du conseil municipal, ainsi que celui de la fédération nationale des villes tunisiennes dans l'amélioration de la prestation des services après la grande réforme des collectivités locales, marquée par l'adoption du nouveau code des collectivités locales adopté en avril 2018. Les trois principaux services du projet Tadaeem ont été discutés lors de ce séminaire, à savoir la collecte des déchets, l'éclairage public et les routes, et ce, dans le but d'identifier les différences actions à entreprendre en adoptant une approche participative et inclusive assurant une prestation améliorée des services. Les participants ont identifié des thématiques relatives à l'importance des rôles et des responsabilités, la collaboration entre les parties prenantes, la mobilisation des citoyens, la mise en œuvre d'une approche stratégique pour l'amélioration des services municipaux et les données pour les prises de décisions. Tadaeem pour favoriser la décentralisation Daniel Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis, a mis en exergue l'engagement de son pays en faveur de la transition démocratique et le développement économique en Tunisie .Il a expliqué que l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (Usaid) a consacré un don de 49 millions de dollars au programme Tadaeem pour aider la Tunisie dans le domaine de la gouvernance locale, la décentralisation et l'ancrage de la démocratie participative, notamment dans les régions démunies. Il est très important que les nouveaux maires se concentrent plus sur la vie quotidienne des citoyens, a-t-il déclaré. Les objectifs du projet Tadaeem, financé par l'Usaid, visent la décentralisation, l'amélioration de la participation des citoyens dans la prise de décision et des mécanismes de coordination régionaux et nationaux, ainsi que l'amélioration de la prestation des services municipaux. Accès à l'internet haut débit Le ministre Riadh Mouakher a évoqué, de son côté, l'importance de ce programme qui touche 31 municipalités dans 11 gouvernorats dans la mesure où il tend à améliorer la prestation des services municipaux et leur capacité à s'engager avec les citoyens et répondre efficacement aux besoins. C'est un programme de soutien et d'accompagnement des municipalités appelées à améliorer la participation des citoyens dans le processus de la gouvernance locale. Le renforcement des capacités humaines figure parmi les grands défis à relever. C'est la première clé de réussite d'autant plus que le taux d'encadrement dans les municipalités d'aujourd'hui est très faible, a ajouté M.Riadh Mouakher. Il a appelé à impliquer davantage le citoyen dans le processus de planification et de prise de décision au niveau local dont notamment la gestion des déchets, l'entretien des espaces verts et les espaces de loisirs, et l'amélioration des services administratifs. Toutes les municipalités vont pouvoir accéder à l'internet haut débit afin d'éviter les problèmes récurrents de la coupure d'internet au niveau des services administratifs. L'exécution de ce programme est imminente, a-t-il informé. Assainir les relations pour mieux avancer L'autogestion dans les affaires locales ne doit pas faire perdre de vue la question de l'audition et l'entretien de bonnes relations entre les gouverneurs et les maires qui demeurent d'une importance capitale durant cette période transitoire, a expliqué M.Riadh Mouakher. Ce dernier a en effet touché le fond d'un grand problème qui risque de s'accentuer dans les jours à venir en raison des différends qui subsistent actuellement entre « quelques » maires, des chefs de délégations et gouverneurs, ce qui a d'ores et déjà impacté et contrecarré le bon démarrage du travail dans certaines municipalités. La mise en œuvre des objectifs de ce programme et de tant d'autres projets qui sont financés par d'autres parties, dont notamment l'Union européenne, nécessite un travail de longue haleine et doit bénéficier de l'appui de l'Etat sur le plan politique. La décentralisation est un processus complexe et les présidents des municipalités ont la responsabilité de faire réussir la transition vers la gouvernance locale, de coordonner leurs actions avec les autorités régionales, a encore souligné M.Riadh Mouakher. L'idée est partagée par Mokhtar Hammami, président de l'instance de prospective et d'accompagnement du processus de décentralisation qui ajoute que la municipalité doit être porteuse d'un projet et son président doit être le garant de la démocratie participative. Les municipalités vivent les mêmes problèmes, a souligné de son côté Mme Saouad Abderrahim, présidente de la fédération nationale des villes tunisiennes et maire de la Ville de Tunis. Elle a pointé du doigt les problématiques de l'insuffisance de financement, le manque de personnel, les constructions anarchiques et les bâtiments qui menacent ruine. La maire de la Ville de Tunis a notamment insisté sur l'importance d'une action commune et une coordination plus poussée entre les municipalités.