«La BCT, seule, à travers sa politique monétaire ne peut pas contrôler l'ensemble des composantes de l'inflation». Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane El Abassi, a pris part jeudi 13 septembre 2018 à Tunis, aux travaux de la «Commission nationale de suivi de l'évolution des prix, de la garantie de la régularité de l'approvisionnement et de lutte contre la contrebande et le commerce parallèle», présidée par M. Omar Behi, ministre du Commerce, et en présence, notamment, de Khélil Chtourou, chef de Cabinet du ministre des Finances, Youssef Zouaghi, directeur général des douanes et Slim Saâdallah, président de l'Organisation de défense du consommateur (ODC). A cette occasion, M. El Abassi a insisté sur la nécessaire conjugaison des efforts de toutes les parties intervenantes afin de juguler l'inflation et de lutter contre le commerce parallèle. L'allocation des subventions, a-t-il souligné, doit inéluctablement servir les franges sociales qui en ont réellement besoin. Actions à entreprendre La situation économique actuelle du pays, a-t-il précisé, requiert une meilleure collaboration mais aussi et surtout un échange plus soutenu des informations afin de garantir l'efficacité des stratégies à mettre en place et des actions à entreprendre. Et d'expliquer dans ce sens que «la BCT, seule, à travers sa politique monétaire ne peut pas contrôler l'ensemble des composantes de l'inflation», particulièrement celles des produits frais, relevant des ministères du Commerce et de l'Agriculture ou celle des produits administrés qui incombe au ministère des Finances. Pour sa part, M. Mohamed Salim Mouha, de la direction générale de la politique monétaire de la Banque centrale, a souligné dans une présentation intitulée «Dynamique récente de l'inflation et évolution de ses principaux déterminants», que «dans le but d'optimiser les politiques économiques et diminuer leurs coûts, le principal défi pour les autorités tunisiennes, en général, et pour la BCT particulièrement, est de réduire les déséquilibres macroéconomiques afin de contrer les tensions inflationnistes qui en découlent et restaurer les conditions d'une croissance saine, durable et inclusive». L'ambition de ramener le taux de progression de la composante fondamentale de l'inflation à sa moyenne historique, a-t-il affirmé, «amène la BCT à opérer des ajustements de plus en plus fréquents et énergiques du taux directeur pour contrer les effets d'un déficit courant élevé et d'une politique budgétaire qui demeure expansionniste».