Le Lab'ess passe la vitesse supérieure et postule pour une plus grande performance dans le domaine du co-working fondé sur l'économie sociale et solidaire ( ESS). Créée en 2012, cette association tunisienne ambitionne de répondre à trois besoins essentiels aux entreprises émergentes, engagées dans l'ESS, à savoir la logistique, la formation et l'accompagnement personnalisé. Il n'est plus à en douter : la corrélation entre le développement économique, dans son sens le plus performant car le plus innovant, d'une part, et la création des opportunités de bien-être social, voire sociétal, sur un fond de solidarité et de complémentarité entre les différents acteurs de la vie collective, d'autre part, n'a jamais été aussi de mise. L'économie sociale et solidaire ( ESS ) représente, de nos jours, le cheval de bataille sur lequel parient et les décideurs avisés et les acteurs engagés dans le développement durable, tel qu'il est défini par l'ONU. En Tunisie, cette alternative promet de mettre en place un modèle de développement intégral, lequel séduit plus les jeunes entrepreneurs que les adeptes de l'ancienne école. Des jeunes qui, mus par le désir de changer le monde pour le mieux, tablent sur l'instauration de plusieurs start up novatrices, s'appuyant sur les Ntic et servant des objectifs à caractère social, tout en garantissant un rendement économique. De ce fait, et suite aux évènements du 14 janvier 2011, le réseau international S.O.S Pulse avait pris l'initiative d'élargir son champ d'intervention via la création de plusieurs ONG œuvrant pour l'ESS à travers le monde dont Lab'ess, en Tunisie. « Au départ, l'idée était de créer la maison des associations ESS. Mais les ambitions s'étaient avérées plus grandes. Il était plus intéressant de miser sur l'aide et l'appui aux futurs entrepreneurs et militants de la société civile, engagés dans l'ESS afin de booster ce nouveau modèle de développement, faciliter la réalisation des projets à impacts positifs et sur la société et sur l'économie et améliorer la visibilité desdits acteurs», explique Mme Sonia Zaïem, responsable de la communication à ladite association. Un co-workingspace Après avoir lancé des appels à candidature pour sélectionner quelque cinq ou dix candidats qui ont eu la chance de bénéficier d'un package intégral, comptant un hébergement gratuit, des moyens logistiques mis à leur disposition, une formation ainsi qu'un accompagnement personnalisé, l'association a choisi, désormais, de viser haut. L'objectif étant, à l'avenir, de sélectionner une vingtaine de futurs entrepreneurs ou de futurs présidents d'associations. «Il s'agit d'incubateurs, porteurs de projets à impact ESS, qui bénéficieront d'une incubation de six mois dans un co-workingspace adapté à leurs besoins. Tout au long de cette période, et outre l'hébergement et les moyens logistiques, ils tireront profit d'une panoplie de prestations, notamment une formation collective et un accompagnement personnalisé», ajoute-t-elle. Connaître l'abc de l'ESS, définir son projet Certes, chaque candidat s'engage dans son projet après avoir peaufiné son étude de faisabilité. Cela dit, c'est grâce à une formation collective, regroupant tous les incubés et assurée par le staff interne de Lab'ess que l'abc de l'économie sociale et solidaire est assimilé. Les membres de l'association soutiennent, aussi, les incubés dans l'élaboration des étapes essentielles à leurs projets. Des experts externes sont consultés, cependant, pour des questions plus pointues, notamment des questions à caractère juridique, de marketing digital, de financement, etc. S'agissant de l'accompagnement personnalisé, il est garanti par cinq accompagnateurs. Les incubés ont droit à un entretien mensuel avec les encadreurs de leurs projets respectifs. «Outre la formation et l'encadrement, les bénéficiaires tirent également profit des évènements réguliers, axés sur des thématiques appropriées et concoctées par l'association dans l'optique de dynamiser au mieux la mise en réseautage de futurs entrepreneurs avec les différents acteurs, bailleurs de fonds, soient-ils, ou des militants œuvrant pour l'ESS», renchérit notre interlocutrice. Cette année, et en vue de motiver davantage les incubés, l'association met en place un concours : le concours de l'entrepreneur social. Trois prix devraient inciter les candidats à donner le meilleur d'eux-mêmes. Le premier prix sera de l'ordre de 5.000 dinars; le deuxième et le troisième de 1.000 dinars, chacun. Notons que, compte tenu des difficultés financières qu'endurent les start-up à leurs débuts, l'association envisage d'accorder aux incubés ayant terminé leur phase d'incubation la possibilité de perdurer leur hébergement contre un loyer préférentiel, soit une remise de 50% par rapport au loyer destiné aux clients conventionnels.