Lassaâd Dridi a succédé à Kamel Kolsi qui, lui-même, a succédé à Lotfi Rhim. Hatem Missaoui remplacé par Lotfi Sellimi alors que José Riga est sur un siège éjectable Si notre championnat a régressé ces dernières années, c'est que les dirigeants de nos clubs ne sont plus porteurs de projets sportifs. A la première contre-performance, ils portent la responsabilité sur l'entraîneur. Par ailleurs, l'entraîneur est le bouc émissaire idéal pour tout président du club qui veut se dérober de sa responsabilité. Trois journées à peine après le coup d'envoi de la saison, le licenciement des entraîneurs a déjà commencé. Débarquant une semaine avant le début de l'exercice, Kamel Kolsi, qui a relevé Lotfi Rhim, n'a pas fait long feu non plus. C'est qu'à l'Union Sportive Monastirienne, les dirigeants ont inventé une nouvelle règle de management sportif : à chaque phase de la saison, et chacune d'elle est bien courte, son entraîneur. Lotfi Rhim a préparé l'équipe à l'intersaison et Kamel Kolsi s'est occupé du démarrage de la saison. A Lassaâd Dridi de diriger l'équipe pour la période à venir. Nous saurons dans les semaines à venir si Dridi tiendra ou non jusqu'à la fin de l'exercice en cours… Une chose est sûre, le problème à l'USM, comme dans la majeure partie des clubs tunisiens, est d'ordre financier. Et quand les finances vont mal, tout va de travers. C'est même un luxe de parler de projet sportif quand un club de football n'est pas en mesure de subvenir aux dépenses quotidiennes et vit à la merci des subventions et des donations. Au CA, c'est toujours le mauvais choix ? En football, les finances ne sont pas toujours les causes principales de tous les maux. Il y a des choix à faire à l'intersaison et qui influencent sur le parcours d'une équipe au cours de l'exercice sportif. Au Club Africain, il y a un risque que l'équipe connaisse le même scénario vécu la saison écoulée. Le bureau directeur a recruté un entraîneur étranger qui, au fil des journées, apprend à connaître les rouages du football tunisien perdant au passage des points précieux. C'était le cas de Marco Simone, la saison dernière, et tout porte à croire que José Riga connaîtrait le même sort. De plus en plus contesté, le technicien belge est sur une chaise éjectable. La question est : pourquoi ne pas avoir gardé Kamel Kolsi qui a réussi à redresser la barre après le départ de Marco Simone et qui a repris en main l'équipe à la fin de la saison après le départ inopiné de Bertrand Marchand ? Pourquoi cette course effrénée derrière les techniciens étrangers pour s'en débarrasser à la première contre-performance ? A Gabès, les dirigeants ne se sont pas montrés patients. Hatem Missaoui a été remplacé par Lotfi Sellimi. Pourtant, Missaoui avait débarqué à Gabès avec un projet sportif bien en tête. Sauf qu'en Tunisie, les projets sportifs n'ont plus leur raison d'être dans un championnat où les dirigeants de clubs changent d'avis comme de chemise. C'est malheureux, mais c'est la triste réalité de notre football.