Sofiène Hidoussi et José Riga misent sur les cadres reconduits et sur des jeunes recrutés. Mais jouer pour le titre reste une «obligation». Il faut dire que le nouveau comité directeur du CA présidé par Abdessalem Younsi a dû piétinier depuis son investiture pour pouvoir lancer une équipe qui défendrait amplement les couleurs du club cette saison. Pour ceux qui attendaient des miracles et des investissements lourds en joueurs, ils sont déçus. Younsi et son équipe qui ne sont que le prolongement de l'équipe Slim Riahi ont adopté une autre politique de recrutement : celle du «low cost» et de la recherche de jeunes éléments sur le marché local (pas de solutions riches franchement) et en Europe. Laâmari, Tlili, Ben Othmane, Mathlouthi, Jaballah, M'charek, Laâbidi sans oublier les trois jeunes Camerounais, la quantité est bonne à prendre en attendant de vérifier la qualité. Un gardien comme Mathlouthi devra apporter toute sa large expérience au club qui l'a formé et qu'il a quitté en 1999 dans la fameuse transaction qui a ramené Chouchène, Jlassi et Farouk Trabelsi au CA. Ben Othmane et Laâbidi représentent les joueurs tunisiens nés et/ou formés en Europe, alors que Tlili et Laâmari sont deux joueurs de métier du championnat. Pas de folies financières pour un CA qui, justement, n'a pas les moyens financiers pour rivaliser avec l'EST et l'ESS. Ce comité s'est trouvé dans l'obligation de poursuivre la politique de son prédécesseur qui a réussi un vrai miracle sportif sous la conduite de Kamel Kolsi. Les cadres qui restent Si Saber Khelifa, Kchok (un joueur lésé) et maintenant Tka quittent le CA, d'autres cadres ont décidé de prolonger leurs contrats. Sofiène Hidoussi, directeur sportif et homme fort des coulisses clubistes en ce moment, a travaillé sur deux axes : convaincre les cadres de l'équipe de rester et viser des jeunes ou des joueurs «low cost» mais prometteurs. Pour le premier point, il a pu avoir l'aval de Tijani Belaïd, Zouheïr Dhaouadi, Bilel Ifa, Hamza Agrebi, F. Jaziri et dernièrement Wissem Ben Yahia (le contrat le plus coûteux pour les cadres). Ces éléments ont de l'expérience et connaissent bien ce que veut dire jouer pour le compte du CA. Ils ont vécu avec le club les moments de gloire et de confort, comme les moments de crise et de tension. Il n'y a pas mieux qu'un groupe pareil pour motiver les jeunes ramenés, et si on leur ajoute Aymen Mathlouthi, avec toute sa large expérience à l'Etoile et en sélection, on peut dire que José Riga, le nouvel entraîneur, va être tranquille. Les dirigeants clubistes ont réussi, à notre avis, un coup de maître en renouvelant le contrat de Ahmed Khelil qui pouvait aller n'importe où après l'expiration de son contrat. Le jeune joueur clubiste a décidé de poursuivre dans le championnat tunisien, alors qu'il pouvait débarquer dans un championnat européen pour progresser. Pour le second axe, Hidoussi a réussi à ramener des jeunes que seul le terrain va dire s'ils vont apporter ou pas le plus à l'équipe. José Riga et le public L'ex-comité directeur a mis la barre très haut sur le plan sportif : un retour spectaculaire après le passage catastrophique de Simone, et une deuxième place acquise avec le titre de la Coupe de Tunisie. Après le départ de Kamel Kolsi, l'homme-clé de cette réussite sportive, le nouveau comité directeur a ramené José Riga, un entraîneur belge, qui aura la responsabilité de rester sur le même palier de performances. Au CA, comme dans les grands clubs tunisiens, jouer les premiers rôles et gagner les titres est la seule chose que le public comprend. Le Belge qui n'a aucune idée sur les rouages du CA et qui, justement, va composer avec 8 nouvelles recrues, a-t-il la patience et l'œil pour trouver rapidement la bonne formule? Il n'a pas le choix, il doit le faire, et aucune excuse ne sera acceptée de la part d'un public qui a retrouvé les titres et qui ne veut plus se rappeler du début de la dernière saison. Et comme le CA est un club populaire et son public ne se lasse jamais, José Riga ne va pas avoir beaucoup de temps pour monter une équipe compétitive. Il aura le fameux mixage expérimentés-jeunes et un bureau directeur pour le moment stable. La Ligue des champions, le championnat et la coupe, les objectifs sportifs classiques au CA, poussent les dirigeants et le staff technique à travailler et à éviter les erreurs du passé. Mettre beaucoup d'argent sur des joueurs et ne pas payer les autres, passer le temps à se livrer à des batailles avec d'ex-dirigeants ou laisser les dossiers traîner ont fait du mal à l'équipe. Les résultats des premières journées vont être capitaux pour le projet clubiste. Le moindre faux pas ne passera pas inaperçu au CA et dans les clubs qui jouent pour les titres.