Selon la dernière théorie qui circule sur l'origine des inondations, l'ouverture des vannes de certains barrages serait responsable de l'aggravation de la situation Des inondations spectaculaires ont eu lieu au Cap Bon, notamment à Nabeul, et dans la région du Sahel. Selon un dernier bilan, cinq personnes ont perdu la vie et de grands dégâts ont été enregistrés au niveau de l'infrastructure et des biens publics et privés. Tout a commencé avec une simple déclaration médiatique qui est passée inaperçue, mais qui a provoqué ultérieurement une grande polémique. En effet, samedi dernier, jour de déluge à Nabeul, Imed Harrabi, délégué de Menzel Temime, a affirmé que trois barrages, sous pression, ont été évacués, l'objectif étant d'éviter leur explosion et leur destruction, vu que le niveau d'eau a considérablement augmenté en l'espace de quelques heures. Dès lors, une vague de réactions a envahi les réseaux sociaux, et les médias de masse, où plusieurs internautes, journalistes, experts et citoyens ordinaires ont ouvert la voie à un grand débat concernant l'origine de ces grandes inondations à Nabeul. Certains, émus par les images spectaculaires et parfois terrifiantes diffusées partout, ont accusé, en effet, l'opération d'évacuation partielle de ces trois petits barrages. Pour eux, ces évacuations simultanées étaient sans doute à l'origine de ces inondations, compte tenu des grandes quantités d'eau qui ont envahi les rues et quartiers de Nabeul. Des questions sur l'emplacement de ces barrages, leurs taux de capacité, la décision d'évacuation qui a été prise, les quantités d'eau évacuées, se sont multipliées en guise de réponses bien claires. Ces réponses, même si elles étaient portées à ces interrogations, n'ont rien ajouté pour éclairer l'opinion publique sur l'origine de ces inondations causant des scènes apocalyptiques dans ledit gouvernorat. Des explications peu claires Imed Harrabi, délégué de Menzel Temime, s'est ensuite expliqué sur cette donnée qui a rendu la situation de plus en plus confuse. Selon ses affirmations, il ne s'agit que de trois petits barrages montagneux qui communiquent directement avec un grand barrage principal, celui de Lobna, dont la capacité s'élève à 30 millions de mètres cubes d'eau. Une capacité qui a contenu toutes les quantités déversées, selon ses dires. Pour lui, aucune goutte n'a été déversée dans les oueds ou dans les villes, l'origine de ces eaux provient donc seulement des pluies torrentielles. Pour sa part, Faiez Moslem, directeur général des Barrages et des grands Ouvrages Hydrauliques auprès du ministère de l'Agriculture, a déclaré, au micro d'une radio privée, que ces pluies torrentielles qui se sont abattues sur Nabeul ont provoqué les inondations enregistrées dans les différentes régions de ce gouvernorat. Il a ajouté que contrairement à ce que certains prétendent, les inondations et les dégâts n'ont rien à voir avec l'évacuation de crue des deux barrages de Chiba et Bizirek. Il a indiqué, en revanche, que ces barrages ont permis d'éviter une catastrophe à Nabeul, puisqu'il ont «absorbé» de grandes quantités de pluies. Mais selon les explications de Hamadi Habib, directeur général du Bureau de la Planification et des Equilibres Hydrauliques au ministère de l'Agriculture, ces quantités d'eau provenant de l'évacuation de ces barrages ont été déversées directement en mer et n'ont, par conséquent, pas impacté la force et l'intensité de ces inondations. «Ces barrages et lacs montagneux ont évité le pire, puisqu'ils ont absorbé les grandes quantités de pluie, estimées à 29 millions de mètres cubes». Le responsable a affirmé que 13 mille mètres cubes d'eau seulement ont été déversés dans les villes, une quantité insignifiante et qui ne pourrait en aucun cas causer ces inondations, selon son analyse de la situation. Selon un expert en ressources hydrauliques, plusieurs scénarios peuvent expliquer cette situation. Mais rien ne pourra être confirmé sans avoir accès aux cartes topographiques et aux plans de la ville de Nabeul pour plus de détails sur la situation des oueds, des barrages et des lacs montagneux, leurs emplacements et notamment leur interconnexion. Du moment où ces affirmations n'ont pas apporté un éclaircissement sur l'origine de ces inondations, la situation reste toujours confuse, en attendant l'ouverture d'une enquête qui pourra apporter d'autres éléments plus utiles.