Examen d'un projet d'accord pétrole libyen contre marchandises tunisiennes L'aspect sécuritaire sera renforcé en coordination avec la partie libyenne afin de permettre aux hommes d'affaires libyens d'entrer dans le territoire tunisien et d'investir sans difficulté En dépit des conventions de coopération et des accords bilatéraux signés entre les autorités des deux pays, les échanges commerciaux et l'investissement, d'un côté comme de l'autre, demeurent en deçà des attentes. Les exportations libyennes vers la Tunisie ont régressé de 78% environ. Les opérateurs économiques des deux pays rencontrent d'innombrables problèmes au niveau des frontières et des contrôles douaniers, lents et complexes. Il semble que des deux côtés on cherche actuellement à combler le fossé qui existe entre les textes et leur application. Tous les responsables tunisiens et libyens ainsi que les professionnels des deux pays présents au Forum économique tuniso-libyen ont exprimé leur volonté de hisser les liens de coopération dans le domaine des échanges commerciaux et dans celui de l'investissement à un niveau supérieur. Cependant, certains problèmes sont régulièrement vécus par les opérateurs économiques des deux pays, notamment au niveau des frontières et des contrôles douaniers qui sont complexes et lents, de l'avis même de ces chefs d'entreprises. Pourtant, des conventions de coopération ont été signées entre les autorités des deux pays, mais entre la théorie et la pratique, il existe un large fossé. Deux ateliers ont été organisés après la séance d'ouverture dont le premier a traité de «la promotion du commerce entre la Tunisie et la Libye», alors que le deuxième s'est attardé sur «le financement et l'assurance du commerce» entre les deux pays. Présidé par M. Amor Béhi, ministre du Commerce, cet atelier a permis à l'assistance d'avoir plusieurs informations sur les relations de coopération commerciale entre la Tunisie et la Libye. Pétrole contre marchandises tunisiennes Lors de son intervention, le ministre a indiqué que «la Libye constitue l'un des plus importants partenaires de la Tunisie se classant à la deuxième position». Cependant, suite aux perturbations et au climat d'insécurité que connaît notre voisin, les échanges ont diminué sensiblement. D'où les actions entamées au niveau politique en vue d'améliorer cette situation. D'ailleurs, un accord relatif au pétrole contre marchandises tunisiennes est en cours d'examen. «Il est important que les hommes d'affaires des deux pays soient présents ensemble dans ce contexte difficile», remarque M. Béhi. Les relations entre les deux pays ont concerné aussi les domaines industriel, financier, douanier. L'orateur a suggéré de développer davantage ces relations en mettant en place une ligne aérienne de Tunisair ainsi qu'une ligne maritime qui était opérationnelle par le passé. Une délégation tunisienne présidée par le chef du gouvernement devrait visiter prochainement la Libye pour discuter avec les autorités libyennes les moyens à mettre en œuvre en vue de développer davantage les relations économiques et commerciales entre les deux pays. Aussi, l'aspect sécuritaire sera renforcé en coordination avec la partie libyenne afin de permettre aux hommes d'affaires libyens d'entrer dans notre pays et d'investir sans souci. Il est possible ainsi de réaliser des investissements dans le cadre d'un partenariat en commun. Prenant la parole, M. Samir Ezzi, directeur général du Centre de promotion des exportations (Cepex), a rappelé que le cadre juridique en vigueur est approprié et permet de développer les échanges entre les deux pays. Plusieurs conventions ont été signées dans le cadre du libre-échange. Aussi, la coopération institutionnelle entre le Cepex et son homologue libyen est au beau fixe. Les chiffres indiquent, néanmoins, une régression des exportations libyennes vers la Tunisie de 78% environ. La Tunisie exporte de nombreux produits vers notre voisin et notamment les produits alimentaires comme les huiles naturelles, le sucre, les médicaments... Notre pays importe aussi des matières premières comme l'acier et les huiles. Marché insécurisé De 1.240 entreprises tunisiennes opérant sur le marché libyen en 2010, on en compte plus de 819 actuellement. Certains opérateurs économiques ne veulent plus travailler sur un marché perturbé et insécurisé. Les points frontaliers ont été également évoqués par l'orateur, reconnaissant que des obstacles sont dressés devant les opérateurs économiques. De longues rangées de véhicules sont souvent constatées devant les douanes, ce qui a des impacts négatifs sur les relations commerciales entre les deux pays. Le directeur général du Cepex a proposé la constitution d'une commission en vue d'intervenir rapidement en cas de problème et faciliter ainsi la fluidité de passage des marchandises des deux côtés. En Tunisie, on dispose déjà de «SOS Export» capable d'intervenir à chaque fois que l'opérateur économique rencontre des problèmes liés à l'exportation de ses marchandises. Le Cepex est pratiquement absent du marché libyen, ce qui constitue une lacune à combler dans les meilleurs délais mais TABC, société spécialisée dans la promotion des échanges avec l'Afrique, déploie des efforts en vue de profiter des opportunités qui existent en Libye. En tout cas, le Cepex compte revenir en Libye afin de dynamiser les échanges. Pour ce qui est de la reconstruction de la Libye, l'orateur a proposé des mesures préférentielles en faveur des entreprises tunisiennes dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. Il a précisé que les sociétés de commerce international constituent les locomotives des exportations, mais elles font face à plusieurs difficultés. Il est nécessaire de mettre à niveau les passages frontaliers, de l'avis de M. Ezzi, et ce, pour faciliter le trafic des deux côtés. Les procédures douanières devraient être également allégées dans l'intérêt des hommes d'affaires des deux pays. Le représentant du Centre libyen de promotion des exportations a souligné, de son côté, que cette institution participe à ouvrir de nouveaux marchés extérieurs aux produits libyens et s'est dit intéressé d'exporter davantage sur le marché tunisien. D'ailleurs, ce centre a pris part aux manifestations commerciales et économiques organisées en Tunisie pour connaître le climat des affaires et inciter les investisseurs libyens à profiter des opportunités offertes. Dans le même ordre d'idées, M. Salem Senoussi, vice-président du Conseil d'administration du Conseil d'hommes d'affaires libyens, a souligné que « l'objectif est de hisser les échanges commerciaux tuniso-libyens à leur plus haut niveau ». Il a affirmé, par ailleurs, qu'aucune présence tunisienne n'est constatée dans la partie Est de la Libye et il n'existe pas de communication avec la partie tunisienne.