De notre envoyée spéciale à Benghazi, Najoua Hizaoui Les travaux des premières journées de partenariat tuniso-libyennes ont pris fin hier, à Benghazi, avec une note d'optimisme et de satisfaction mutuelle. La deuxième journée a été consacrée à des rencontres B to B, entre les opérateurs économiques tunisiens et libyens. Des rencontres fructueuses qui promettent un meilleur avenir pour les deux partenaires, et garantissent une «immunité économique». A l'initiative de Confect et du Cepex, la Tunisie et la Libye forment aujourd'hui un espace complémentaire qui favorise la multiplication des opportunités d'investissement, d'échange et de partenariat dans différents secteurs. La visite de la délégation tunisienne en Libye constitue une occasion pour conquérir le marché libyen, identifier les créneaux porteurs et les potentiels existants, et ce, en coordination avec les services du Cepex et de leurs partenaires libyens, notamment la chambre de commerce et d'industrie de Benghazi. Aux dires des opérateurs économiques, les entreprises tunisiennes et libyennes sont appelées, au cours de la prochaine étape, à définir une nouvelle stratégie de commercialisation sur leurs marchés, compte tenu de la conjoncture, caractérisée par une récession dans certaines zones et par une reprise dans de la demande dans d'autres. D'où l'importance de bien étoffer cette stratégie à long terme en vue d'assurer la reprise des relations économiques entre les deux pays. Aussitôt conclu, l'accord de partenariat a ouvert la voie à des rencontres fructueuses (B to B), visant à propulser et dynamiser au concret les opportunités de coopération. Cela est de nature à accroître rapidement le volume des échanges commerciaux et économiques entre les deux pays. Les opérateurs économiques tunisiens et libyens déclarent, lors des rencontres B to B, qu'ils disposent de projets ambitieux dans plusieurs domaines, pouvant donner un nouvel élan aux échanges entre les deux pays et faciliter leur financement. Ils insistent, par ailleurs, sur la mise en place d'une stratégie future commune et cohérente afin d'inscrire dans la durée le partenariat entre la Tunisie et la Libye. La contribution de la Tunisie à la restructuration de la Libye est un devoir et non une action conjoncturelle, sachant toutefois que les deux peuples ont besoin l'un de l'autre en cette période de transition pour pouvoir parvenir à bon port. Sur le plan économique, la Tunisie a choisi le moment opportun pour développer les échanges commerciaux avec la Libye, qui «représente un marché vital pour la Tunisie, voire un prolongement de notre marché qui veut se positionner essentiellement dans la partie Est, où il y a un fort potentiel d'exportation», précise M.Habib Hammami, attaché commercial du Cepex à Benghazi. M.Hammami n'a pas manqué de préciser que la priorité sera accordée durant l'étape à venir au secteur privé, sachant que les transactions commerciales observent une mutation remarquable en Libye. «La Libye est ouverte aujourd'hui sur le monde. Nous devons profiter des opportunités d'investissement et du potentiel existant. Dans ce contexte, le Cepex a mis en place un programme à court terme, qui consiste en premier lieu en l'exportation des services dans les secteurs à haute valeur ajoutée (travaux publics, engineering, éducation). D'ailleurs, la première action de mise en place d'un réseautage, menée par Confect et le Cepex, qui a favorisé durant ces journées de partenariat à Benghazi des contacts fructueux avec les investisseurs tunisiens et libyens ont permis de concevoir une base de données sur les opérateurs économiques des deux pays, mais aussi les conditions de participation aux appels d'offres internationaux ainsi que les réponses aux offres et aux demandes du gouvernement libyen qui, selon les investisseurs tunisiens, présente des avantages comparatifs. Les hommes d'affaires libyens et tunisiens veulent transformer l'essai, se positionner d'une manière stratégique et durable. Cette démarche doit être globale et intégrée, où la crédibilité et la qualité du produit seront pris en compte», ajoute M. Hammami. Il est à signaler, par ailleurs, que depuis le mois de juin et jusqu'au mois de novembre, environ 15 entreprises tunisiennes ont visité le bureau du Cepex à Benghazi, en quête d'exploration de nouvelles opportunités d'investissement. Les hommes d'affaires représentant ces entreprises ont pris l'initiative individuellement, en se déplaçant en Libye pour prospecter d'abord l'état des lieux du marché libyen, pour attaquer ensuite la phase du business. «C'est un travail de longue haleine, où prime le relationnel avant le business. Les hommes d'affaires tunisiens doivent bouger, conjuguer leurs efforts, afin de pouvoir intégrer de nouveau le marché libyen et concourir à sa restructuration, tout en étant concurrents des autres marchés mondiaux qui se précipitent pour conquérir le marché libyen», souligne encore M.Hammami. C'est dans le cadre du développement des investissements que le gouvernement tunisien s'apprête à mettre en place un nouveau code d'investissement visant la promotion des IDE. Ce qui prime aujourd'hui, pour se positionner en tant que partenaire privilégié sur le nouveau marché libyen, c'est l'investissement dans la qualité, le développement des secteurs à haute valeur ajoutée, la présence mutuelle des opérateurs économiques des deux pays... et ce, dans l'objectif d'engager une coopération bilatérale sur des bases solides, au plan politique, social et économique.