Le nouveau centre a été doté de plus de 45.000 livres et d'une dizaine d'ordinateurs… Dans un gouvernorat comme celui de Kairouan où 50% de la population ont moins de 35 ans, les jeunes vivent leurs week-ends et leurs vacances dans un état semi-comateux, faute d'activités ludiques et culturelles ainsi que d'une salle de cinéma et de bibliothèques bien fournies en ouvrages variés. Ainsi, à part les promenades à pied comme moyen de détente, les jeux de cartes dans les cafés, la drague dans les salons de thé, les rencontres dans les salles de jeux, les jeunes Kairouanais voient défiler leurs journées dans l'ennui et l'oisiveté d'autant plus que les maisons des jeunes sont désertées. C'est pourquoi on a accueilli avec beaucoup de joie et de soulagement l'inauguration, le 4 octobre, de Dar Almadanya pour la connaissance, troisième centre ouvert par la Fondation Al Madanya après ceux de Tataouine et de Sousse. Situé à proximité de plusieurs établissements scolaires et universitaires, ce centre moderne a été mis à la disposition de la fondation en vertu d'une convention signée entre le ministère de l'Education et la Fondation Al Madanya qui a fourni plus de 45.000 livres en plusieurs langues et des dizaines d'ordinateurs, tout en gérant à sa charge cinq salles de littérature, d'informatique, de théâtre et d'activités culturelles pour collégiens, lycéens et étudiants. Etaient présents à cette inauguration MM. Mounir Hamdi, gouverneur de Kairouan, Noureddine Nouri, directeur régional de l'Education, Lotfi Maktouf, président d'Almadanya, Pascal Vandenberghe, président de l'entreprise indépendante Dayot en Suisse ainsi que des responsables régionaux. Et tout le monde a été séduit par l'organisation générale des locaux et par la diversité des documents et des livres placés dans différentes salles selon les langues. Cela sans oublier les grandes cartes de la faune et de la flore en Tunisie et les salles de théâtre et d'informatique où la connectivité Internet est très performante et gratuite pour tous. Ramzi Selmi, étudiant à l'Ismai, nous confie sa joie : «Comme ce centre est situé à proximité de mon institut, cela va me permettre d'y accéder dans mes moments libres pour la recherche et la connaissance soit dans les documents, soit par Internet. Et puis j'encouragerai mes amis à venir ici pour préparer des représentations théâtrales car le jeu théâtral est libérateur pour une jeunesse avide de culture et de divertissement»… Nous avons également recueilli les impressions de M. Pascal Vandenberghe, président-directeur général de l'entreprise Payot en Suisse : «On travaille depuis plusieurs années avec la Tunisie et notamment depuis trois ans avec la fondation Al Madanaya présidée par Lotfi Maktouf qui fait un travail formidable dans tous les domaines, y compris celui de la culture. Et comme je suis propriétaire de l'entreprise Payot et que j'ai 12 librairies en Suisse, nous organisons depuis 2008 une collecte de livres auprès du public. Nous travaillons également avec les supermarchés qui nous aident à faire le ramassage de livres. Et puis dans le cadre de la Journée mondiale du livre, nous incitons le public à nous ramener les ouvrages dont ils n'ont plus besoin. Ainsi, on ramasse chaque année près de 150.000 ouvrages, ce qui nous a permis d'établir des partenariats avec plusieurs associations et pays, dont la Tunisie à laquelle nous fournissons des livres qui sont triés et classés. Et c'est la fondation Almadanya qui a eu la charge d'apporter les livres ici à Kairouan. Je suis très content d'être présent aujourd'hui à cette cérémonie d'inauguration comme je l'ai été il y a deux ans à Tataouine, mais ça n'a pas été le cas l'année dernière à Sousse ou je n'ai pas pu être présent. En fait, je suis heureux d'apporter la contribution de 45.000 livres en français, en anglais, en allemand et en espagnol car nous avons une clientèle très internationale en Suisse. Il va sans dire que nous reprendrons nos activités avec la Tunisie en 2020 où nous apporterons de nouveaux livres, de quoi ouvrir d'autres centres dans des gouvernorats comme Sidi Bouzid et Kasserine que j'ai visités en 2011 et qui manquent d'espaces culturels. En fait, je me réjouis de cette belle coopération avec la fondation Al Madanya...».