Les agriculteurs peinent à écouler leur surplus de production La crise du secteur semble s'aggraver dans le pays et même s'y s'installer durablement. La surproduction a entraîné la perte de plusieurs milliers de tonnes de pommes de terre, de tomates, d'oignons et même bientôt de grenades tant les cultivateurs n'arrivent plus à trouver des débouchés pour leur production saisonnière, au moment même, paradoxe ou ironie du sort, l'où assiste à une hausse des prix de certaines variétés de légumes et de fruits de saison, au demeurant bradés au niveau des marchés de gros. C'est le cas du gouvernorat de Jendouba où le président de l'union régionale du syndicat des agriculteurs estime à plus de 4.000 tonnes les quantités de pommes de terre perdues dans la région, tout comme pour certaines variétés d'oignon, également vendues à bas prix au niveau des circuits de vente en gros. Des risques planent aussi, selon la même source, sur les grenades à Testour et à Ghardimaou où l'on annonce une production record et de qualité, mais des perspectives pessimistes pour la commercialisation tant les acheteurs se font rares ces jours-ci. Du coup, c'est le gouvernement qui est pointé du doigt, en ce qu'il s'est montré, selon les syndicats, incapable de gérer l'abondance alors que l'on devrait, en principe, redouter le manque de production. Les agriculteurs déplorent vigoureusement la hausse des coûts de production et appellent, de nouveau, le gouvernement à prendre les choses en main et à trouver une solution rapide à cette crise qui dénote le manque de célérité des pouvoirs publics face à cette manne céleste qui illustre l'engagement pris par les producteurs pour réaliser l'autosuffisance alimentaire dans le pays, mais qui se trouvent, curieusement, aux abois.