Plus de la moitié de la main-d'œuvre agricole appartient à la gent féminine. Les deux tiers d'entre elles sont des aides familiales. Pourtant, la femme ne représente que 4% de l'ensemble des propriétaires fonciers. Pour faire face à ces inégalités, le gouvernement travaille à autonomiser davantage la femme rurale. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, une série de mesures ont été annoncées hier par le chef du gouvernement. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a organisé, hier, sous le haut patronage du chef du gouvernement, Youssef Chahed, à la cité de la culture à Tunis, une rencontre nationale pour débattre de la situation de la femme dans le milieu rural. Dans son allocution d'ouverture, Youssef Chahed a souligné l'importance de la promotion de la femme rurale en raison de son rôle crucial dans le secteur agricole. Il a tenu à préciser que le gouvernement continue dans la même lignée des politiques engagées depuis l'indépendance, en matière des droits de la femme. À cet égard, le chef du gouvernement a rappelé l'ensemble des actions qui ont été engagées dans le cadre de la promotion de l'égalité homme-femme, à savoir le conseil des pairs pour l'égalité des chances entre hommes et femmes, un organe consultatif sous la tutelle de la présidence du gouvernement. Ce conseil veille, depuis sa création, sur l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie nationale qui intègre l'approche genre dans les divers plans sectoriels. La stratégie nationale 2017-2020 pour l'autonomisation économique et sociale des femmes et des filles dans le milieu rural permettra aux femmes rurales d'accéder au financement et à la commercialisation de leurs produits. Faciliter l'accès au financement Le chef du gouvernement a affirmé qu'en dépit de sa contribution incontournable dans le développement du secteur agricole, notamment dans la sécurité alimentaire nationale, la femme dans le milieu rural fait face à divers types de discrimination. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre le travail informel et indécent de la femme rurale, le chef du gouvernement a déclaré l'amendement du décret permettant l'attribution des terres domaniales agricoles aux jeunes diplômés, d'allouer un minima de 20% du total des attributions aux femmes du milieu rural. Afin de promouvoir le financement au profit de la gent féminine, le chef du gouvernement a annoncé la création d'une ligne de garantie et de prêts bonifiés au profit des femmes rurales. Le chef du gouvernement a également appelé les partenaires sociaux à activer la convention-cadre dans le secteur agricole qui a été signée en 2015 et qui vise à garantir les droits du producteur. En outre, il a affirmé que le gouvernement a donné, au mois de septembre dernier, le coup d'envoi officiel de l'élaboration du projet qui vise à assurer la sécurité sociale auprès de 500 mille femmes rurales. Etant un intervenant clé dans la chaîne de production agricole, la femme rurale doit être performante en matière de savoir-faire agricole. À cet égard, le chef du gouvernement a annoncé la création de trois unités pédagogiques mobiles assurant la formation professionnelle agricole auprès des femmes et des filles dans le milieu rural. Il a également annoncé la création d'une structure institutionnelle dans chaque Crda qui assure la formation aux femmes du milieu rural dans les diverses filières agricoles. ESS comme modèle de développement dans les régions à caractère agricole Par ailleurs, le chef du gouvernement a également précisé que l'Economie sociale et solidaire (ESS) est une véritable locomotive du développement durable dans les régions à caractère agricole. À cet égard, il a affirmé que le gouvernement a lancé, le 5 du mois en cours, le coup d'envoi officiel de l'élaboration du projet de loi relative à l'ESS. Il a également annoncé l'augmentation du fonds spécial de développement agricole et de la pêche à raison de 3,2 millions de dinars. Samir Taïeb, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a, de son côté, affirmé que le ministère travaille, actuellement, sur l'augmentation du nombre des groupements de développement agricole (GDA) dont le nombre est passé d'un seul groupement en 2011 à environ 70 groupements au cours de cette année. Il a également souligné les efforts déployés par le ministère pour la création de points de vente du producteur au consommateur dans tous les gouvernorats.