Présidée par Mohamed Ayet Mihoub avec la participation de Fatma Lakdhar, Mohamed Bedoui, Wafa Thabet Mezghenni, Mizouni Bannani, cette rencontre se place dans une démarche d'exploration de la situation actuelle du livre tunisien en s'interrogeant sur la présence ou non d'écrits destinés aux enfants en Tunisie Dans la cadre du programme culturel de la première édition de la Foire nationale du livre tunisien plusieurs colloques sur des problématiques majeures liées au livre et à sa production et à sa promotion sont prévus parmi lesquels les rencontres de réflexion sur l'édition numérique et l'édition conventionnelle, sur la pratique de la lecture, sur la traduction du livre… Et c'est dans ce cadre que la Salle Sophie El Goulli a accueilli dimanche 21 octobre 2018 une pléiade d'universitaires, d'écrivains et d'éditeurs à l'occasion de la tenue du colloque sur le thème : «l'écriture destinée aux enfants en Tunisie : la création et l'industrie» présidé par Mohamed Ayet Mihoub avec la participation de Fatma Lakdhar, Mohamed Bedoui, Wafa Thabet Mezghenni, Mizouni Bannani, et qui se place dans une démarche d'exploration de la situation actuelle du livre tunisien en s'interrogeant sur la présence ou non d'écrits destinés aux enfants en Tunisie En s'interrogeant sur la situation actuelle du livre pour enfant en Tunisie, Wafa Thabet Mezghanni s'est penchée sur le statut dont il jouit et s'il a profité de stratégies officielles de promotion où il demeure encore le sujet de quelques passionnés. Wafa Mezghenni a réfuté l'existence d'une vraie stratégie de promotion du livre pour enfants en Tunisie, exprimant sa désolation de voir à chaque visite qu'elle effectue aux foires étrangères le flot de titres qu'elles proposent à cette catégorie en constatant à chaque fois l'absence du livre tunisien. Wafa Thabet a révélé que le nombre d'éditeurs spécialisés dans le livre pour enfant ne dépasse pas les cinq alors que la Tunisie occupe la cinquième place en Afrique en matière d'industrie du livre, après l'Egypte, le Nigeria, et le Maroc avec 200 titres par an. L'intervenante a fait savoir, par ailleurs, que les livres tunisiens pour enfant sont de mauvaise qualité et ne peuvent pas résister à la concurrence des livres arabes et européens. Notre production livresque pour enfant offre un contenu vieux avec une mise en forme archaïque dont témoigne l'absence de toute consécration du livre tunisien pour enfant à l'échelle arabe et étrangère. Wafa Thabet Mezghenni a souligné la nécessité d'améliorer la confection du livre pour enfant et la multiplication des work-shops au profit des dessinateurs et des écrivains pour améliorer notre livre pour enfant sur le plan du contenu et de la forme, l'enfant étant l'avenir de la société. Mohamed Bedoui a pour sa part évoqué la relation toujours tendue entre l'auteur et l'éditeur car souvent le nom de l'auteur n'est pas mentionné sur la couverture du livre, ce qui est le cas pour les dessinateurs. Les éditeurs, a-t-il fait savoir, s'orientent souvent vers les adaptations de livres étrangers ou même tunisiens donnant l'exemple de Sandrella qui a été éditée plus de 300 fois et font tout pour marginaliser le rôle des auteurs tout en refusant de s'aventurer dans l'édition de qualité. L'éditeur, a-t-il conclu, se doit d'être au fait des avancées numériques dans ce domaine. Mizouni Bannani à quant à lui insisté sur le côté industriel du livre pour enfant qui peine encore à prendre de l'altitude face aux multiples obstacles qui se posent encore face au livre. Fatma Lakdhar a, pour sa part, évoqué la question des critères de sélection des prix aux livres pour enfants qui doivent inclure la qualité de la langue, l'équilibre du contenu et son ouverture sur l'autre et sur l'universalité de la culture.