Les propos de deux icones de la littérature nationale : Fethi Maamar et Ahmed Mammou ont suscité un vif débat autour des questions inhérentes à la nouvelle, à son histoire et aux défis auxquels elle se trouve confrontée. Dans le cadre de la première édition de la Foire Nationale du Livre de Tunis, inaugurée vendredi 19 octobre à la Cité de la culture et qui se poursuivra jusqu'au dimanche 29 octobre, une rencontre intellectuelle a regroupé les écrivains et le public samedi 20 octobre à la salle Sophie El Goulli, autour du thème : «Les enjeux de la nouvelle en Tunisie», un thème de grande actualité eu égard à la pluralité des expressions et des genres dans un monde en pleine métamorphose. Placée sous la direction de l'écrivain Mohamed Kadhi, cette rencontre a enregistré, dans sa première partie, l'intervention de deux icones de la littérature nationale, en l'occurrence Fethi Maamar et Ahmed Mammou dont les propos ont suscité un vif débat autour des questions inhérentes à la nouvelle, à son histoire et aux défis auxquels elle se trouve confrontée. Dans sa conférence intitulée «La nouvelle entre la capitalisation de l'instant et l'absorption du réel», Fethi Maamar a fait savoir que la production éditoriale nationale en matière de nouvelle a, depuis ses débuts avec les pionniers de ce genre littéraire, exploité les moments forts de la vie de ses auteurs ou les moments délicats de l'histoire de la Tunisie moderne dans le but de faire l'écho du réel qu'elle traite ou dans une tentative de prospection d'un avenir meilleur dans des styles multiples et variant d'un auteur à un autre. Dans un questionnement des évènements qui ont suivi l'année 2011 avec les mutations profondes qu'ils ont engendrées, l'orateur s'est interrogé sur les capacités des nouvelles éditées après cette date charnière à saisir ses instants historiques en s'adaptant aux changements. Dans ce cadre, Fethi Maamar a mentionné plusieurs exemples de cette nouvelle vague de littérature en mettant en exergue les progrès et le développement enregistrés par la nouvelle en Tunisie en version papier et électronique. Pour sa part, l'écrivain Ahmed Mamou a fait remarquer dans sa conférence intitulée : «La présence de la nouvelle dans la littérature tunisienne moderne : L'intergénérationnel et les mutations des supports culturels» que la nouvelle dans sa forme actuelle est récente dans la littérature arabe. Elle représente le genre narratif le plus présent dans la littérature tunisienne tout en soulignant que ses débuts sont liés à la naissance de la presse tunisienne qui a largement contribué à sa diffusion. Le conférencier a indiqué que la nouvelle en Tunisie se distingue par la pluralité de ses genres et de ses expressions et c'est la raison pour laquelle plusieurs forums lui ont été dédiés. Plusieurs générations d'auteurs n'ont cessé de démontrer ses capacités à s'adapter aux mutations sociales et aux impératifs de la technologie en matière de diffusion et de communication. La deuxième partie de cette rencontre a été marquée par la participation de l'universitaire et écrivain Ali Abbassi qui a mis en évidence l'importance de ce genre littéraire en Tunisie à travers sa conférence intitulée : «Quelques enjeux de la nouvelle tunisienne contemporaine» «Le corpus de la nouvelle tunisienne est si vaste, si varié et tellement imprégné de sources externes (européennes et orientales, anciennes et récentes) qu'il est présomptueux d'en cerner tous les enjeux», a-t-il souligné. L'universitaire s'est limité à un corpus illustratif de quelques nouvelles de l'écrivain universitaire Amor Ben Salem et de l'écrivaine Basma Chaouali, et orientées vers la poétique comme approche immanente, complétées par l'angle de vue épistémologique. Ahmed Smaoui a, quant à lui, souligné la prolifération de ce genre littéraire en Tunisie durant les trois dernières décades, et ce, malgré sa complexité. La nouvelle, a-t-il, dit a trouvé un grand soutien et beaucoup d'encourageant de la part des éditeurs tunisiens. Rappelons que les rencontres de la Foire nationale du livre tunisien se sont poursuivis avec un colloque sur le thème : «Le livre pour enfant en Tunisie : création et production » modéré par Mohamed Ayet Mihoub.