A l'avenue Habib-Bourguiba et à la Médina, la vie reprend son cours normal avec la présence des touristes. Du côté de l'avancement de l'enquête, c'est le black-out total, mais on apprend que plusieurs descentes de la police ont ciblé le milieu salafiste. De l'attentat-suicide, on aura également retenu la rapide réactivité du dispositif sécuritaire qui a investi la scène de l'explosion en quelques minutes. L'opération blanche organisée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en avril 2018, à proximité du Théâtre municipal de Tunis, là où justement a eu lieu l'attentat-suicide lundi, a visiblement été fort utile Pour les adeptes de la récupération et l'instrumentalisation politiques, il y a lieu de rappeler que le 20 avril 2017, une attaque terroriste a été perpétrée sur l'une des avenues les plus célèbres, les plus sécurisées et les plus contrôlées par un système de vidéosurveillance des plus performants. Il s'agit des Champs-Elysées à Paris où un homme armé d'une kalachnikov, qui n'était pas fiché S, a tiré sur un fourgon de police, causant le décès du conducteur et blessant deux autres policiers avant d'être abattu. Une passante a été également blessée lors de cette attaque très vite revendiquée par l'organisation terroriste Daech. De l'avenue des Champs-Elysées à Paris à l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis, le modus operandi se ressemble un peu et l'action est menée sur le terrain par une seule personne non fichée par les services de police et ce pour échapper à la vigilance des services spécialisés de la lutte contre le terrorisme. L'un des hauts cadres du ministère de l'Intérieur nous a déclaré sous le couvert de l'anonymat qu'aucun pays n'est à l'abri de tels actes terroristes, confirmant ainsi que la lutte contre le terrorisme est un combat continu. Toutefois, les tentatives de récupération politique, très opportunistes, reflètent un paysage sclérosé et un climat politique délétère marqué par les accusations et les contre-accusations. Plutôt que de botter en touche, les propos de certains politiques auraient pu être axés sur la rapide réactivité du dispositif sécuritaire juste après l'attenta terroriste. En effet, en quelques minutes, la scène du crime était bien quadrillée et fermée, la police scientifique sur place, les policiers et citoyens blessés évacués et acheminés vers les hôpitaux pour recevoir les soins nécessaires. Une cellule de crise a très vite assuré le suivi et la coordination. Ce n'est pas un hasard. Souvenons-nous de cette opération blanche organisée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en avril 2018, à proximité du Théâtre municipal de Tunis, là où justement l'attentat-suicide a eu lieu lundi. Une opération à laquelle avaient pris part plusieurs représentants du MI relevant des unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme. A cette époque, l'ancien ministre de l'Intérieur avait assuré que cette opération avait pour objectif de réunir les meilleures conditions sur le plan de la coordination entre les unités spécialisées et les différents intervenants lors d'un attentat terroriste. L'attentat-suicide, selon les dernières informations émanant du ministère de l'Intérieur, fait état de 15 blessés dans les rangs des agents de sécurité dont une dizaine a déjà quitté l'hôpital, et 5 civils touchés dont deux ont pu regagner leur domicile. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu au chevet des blessés lundi soir pour s'enquérir de leur état de santé. Quant à l'avancement de l'enquête, c'est le black-out total du coté du ministère de l'Intérieur, mais on apprend que plusieurs descentes de la police sont en cours dans le milieu salafiste. Lundi à 13h55, une femme âgée de 30 ans originaire de la ville de Sidi Alouane du gouvernorat de Mahdia, inconnue des services de la police, s'est fait exploser à proximité d'une patrouille de police à l'avenue Habib-Bourguiba à Tunis, causant, selon un dernier bilan, la blessure de 20 agents de sécurité et 5 civils. Hormis la kamikaze, aucun autre cas de décès n'a été enregistré, d'après le ministère de l'Intérieur.