La terroriste morte sur le coup et huit policiers et un civil blessés Vent de panique au centre-ville et arrestation d'un suspect qui aurait des liens avec l'attentat Le Temps - La vigilance était bien de mise et le centre-ville de la capitale est toujours bien gardé, mais, personne ne peut jurer de rien, surtout qu'avec le terrorisme, on peut s'attendre à des frappes criminelles, partout et à tout moment. Cela s'est passé, dans les capitales des plus grandes puissances du monde, et le risque était permanent, aussi, en Tunisie, avec des kamikazes ayuant subi des lavages de cerveau, et embrigadés par les extrémistes. L'acte était inattendu, surtout vu les circonstances, avec une manifestation de citoyens innocents qui demandaient justice pour la mort d'un jeune, à la suite d'une descente des services de douanes dans un entrepot de contrebande, dans leur localité. Coïncidence, l'attentat a été perpétré au moment où le ministre de l'Intérieur devait répondre aux questions des députés concernant la « Chambre noire » dans son département. Il était revenu, rapidement à son département, afin de pouvoir superviser les opérations sécuritaires et de secours. Une femme kamikaze d'une trentaine d'année et originaire du gouvernorat de Mahdia a profité de cette occasion, pour se faire exploser en plein centre-ville de Tunis, hier aux environs de 13H55 à l'avenue Habib Bourguiba devant le théâtre municipal de Tunis, a affirmé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sofiène Zaâg. «Huit policiers et un civil ont été blessés à la suite de cet acte suicidaire», selon la même source. Les blessés ont été transportés en urgence à un hôpital de la capitale. Vent de panique Un contrôle des effets personnels et des sacs des citoyens a été engagé, au niveau des rues ouvrant sur l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, à la suite de l'attaque-suicide. Un état de panique s'est emparé des citoyens, a relevé la journaliste de l'agence TAP, qui a relevé que la plupart des magasins et centres commerciaux situés sur l'Avenue Bourguiba ont été fermés. Une paralysie totale du trafic sur les lignes du métro léger, passant par l'Avenue Bourguiba, a été enregistrée et un «laboratoire mobile» se trouvait sur les lieux. Les militaires, sécuritaires et ambulanciers, présents sur les lieux, ont refusé de faire des déclarations. Près d'une patrouille sécuritaire L'explosion s'est produite à proximité d'une patrouille sécuritaire déployée près du Théâtre municipal, a indiqué un femme qui était témoin oculaire du lâche attentat. Une forte explosion a été entendue (...) deux policiers gisaient au sol, a-t-elle ajouté. Elle a relevé qu'une femme d'âge moyen s'est fait exploser. Juste après l'explosion, les citoyens ont été dispersés et le périmètre a été bouclé, a-t-elle relevé. Selon cette femme, l'attentat-suicide s'est produit juste après la fin d'un sit-in observé par la famille du jeune homme, décédé la semaine dernière, à Sidi Hassine (Séjoumi). La femme est morte sur place, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Selon un communiqué du département, la kamikaze, 30 ans, n'est pas connue par les services de sécurité pour son radicalisme. Selon un autre témoignage, la kamikaze aurait crié « Allahou Abkar », avant de commettre son forfait. Son nom serait Mouna Gebla, née en 1988, soit âgée d'une trentaine d'année et originaire de la délégation de Sidi Alouane (Gouvernorat de Mahdia). Elle n'est pas fichée par la police et n'était pas connue comme ayant des activités extrémistes. Les unités sécuritaires ont, d'autre part, arrêté un suspect qui aurait des liens avec l'attentat, d'après Assabah online Un attentat expérimental L'expert en recherches sur les mouvements islamistes et analyste politique, Alaya Allani a expliqué à Assabah news que les cinq finalités de cet attentat terroriste confirment les mise-en-garde des médias américains qui affirment que le terrorisme s'est déplacé vers l'Afrique du nord. La deuxième éventualité est que cette attaque pourrait être une réaction à l'élimination du terroriste Mourad Ghazlani, abattu par les forces sécuritaires, avec la possibilité que le mouvement Daech ou celui de « Jound Al Khilafa » (Les soldats du Khalifat) soient derrière cet attentat, comme il est possible qu'il soit l'œuvre d'autres mouvements extrémistes. La troisième signification est que c'est la première fois, en Tunisie, qu'un attentat est commis par une femme portant le Hijab, surtout que les extrémistes savent qu'une femme fait, rarement, l'objet d'une fouille approfondie, sur la voie publique. Il affirme que l'attaque entre dans le cadre de la politique des «loups solitaires», avec la possibilité que de nouvelles attaques terroristes vont avoir lieu sous la même forme, au cours de la prochaine étape, ce qui nécessite d'améliorer l'efficacité des services de renseignements et de sécurité, parce que le terrorisme urbain réapparait, pour montrer que le terrorisme est toujours actif et qu'il est difficile de l'éradiquer. L'analyste a, en outre, affirmé que cet attentat a l'allure d'une attaque expérimentale et qu'à première vue, elle avait été commise à l'aide d'une bombe et non d'une ceinture explosive, sinon elle aurait fait davantage de victimes, ce qui est le but de ces mouvements terroristes. Il a, dans ce sens, appelé les services de sécurité à ne pas baisser leur vigilance et à prendre en considération cette éventualité. Par conséquent, il est, aussi, nécessaire, affirme-t-il, de réactualiser les bases de données sur le terrorisme, pour permettre aux forces sécuritaires et militaires qui ont démontré leur efficacité, de prendre les mesures nécessaires contre ce fléau. L'UGTT condamne Le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a été le premier à condamner, dans une déclaration aux médias, l'attentat-suicide. Tabboubi a insisté, en marge de l'ouverture à Hammamet d'une rencontre syndicale organisée par le département de la femme, des jeunes travailleurs et des associations, sur l'impératif de faire preuve de vigilance, estimant que les tiraillements entre les partis politiques ont balisé la voie devant ces individus. Il est impératif de faire preuve d'unité nationale et de traiter les causes qui ont généré ces tensions, a-t-il encore ajouté, soulignant que ce courant obscurantiste sera éradiqué grace à la force des institutions sécuritaires et à la volonté du peuple. Les mouvements Nidaa Tounès et Ennahdha ont condamné, pour leur part, l'attentat, affirmant que le terrorisme n'a pas de place dans ce pays. Ils ont appelé les Tunisiens et les Tunisiennes à s'attacher à l'unité nationale, les pressant de porter main-forte aux forces sécuritaires et militaires, dans leur lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.