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Pour le durcissement des peines de prison
Sécurité — Lutte contre les délits des braquages
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 11 - 2018

En dépit de l'indisponibilité, à ce jour, de statistiques officielles sur l'évolution des délits de braquage en Tunisie, il est indubitable que ces derniers se sont bel et bien transformés en un phénomène dont les manifestations sont vérifiables tous les jours, ou presque. On peut même dire, sans aucun risque d'exagération et en se référant aux archives de la police, que ce phénomène a pris des dimensions d'une ampleur sans précédent. Cette envolée fulgurante (elle en est vraiment une) s'est opérée au lendemain de la révolution dans le sillage du développement continu des différents modes d'insécurité (violences, contrebande, terrorisme, escroquerie et trafics de drogue, de devises, de bijoux et d'objets d'art…), le tout imputé, en grande partie, au relâchement sécuritaire, les forces de l'ordre ayant beaucoup perdu de leur redoutable effet dissuasif d'avant le 14 janvier 2011. Un effet d'autant plus puissant qu'un simple policier de l'époque pouvait, souvenons-en, maîtriser, à lui seul, tout un gang de bandits, voire tout un quartier. Aujourd'hui, pour une petite descente sécuritaire destinée à l'arrestation d'un suspect, on demande des renforts ! D'où de fréquentes agressions d'agents, de fréquentes fuites de personnes recherchées et de fréquents actes restés impunis. Triste réalité !
Ah, ces braqueurs en herbe
Evidemment, c'est l'aubaine pour les braqueurs qui ne pouvaient ne pas en profiter. Habitués, par le passé, à la «spécialité» des vols avec effraction, ils changent maintenant leur fusil d'épaule. C'est que, pour eux, viser un passant avant de le déplumer est beaucoup plus facile que le cambriolage d'une maison. Il suffit seulement d'un bon dosage d'audace et de réflexe, d'une arme blanche et d'une moto et le tour est joué. Mais ce n'est pas fini, car, pour que le portrait soit complet, un braqueur doit nécessairement répondre à d'autres conditions, à savoir la rapidité d'exécution, le goût de l'aventure, la force de frappe à l'arme blanche et, un casier judiciaire sombre et bien garni ! Cette race de voyous se concentre essentiellement dans les quartiers populaires où il est de tradition que l'oisiveté, le chômage, la pauvreté et l'encadrement familial défaillant sont autant de sources d'alimentation pour le développement du phénomène de la délinquance sous toutes ses formes. Cela nous conduit à mettre le doigt sur la plaie béante, à savoir la délinquance juvénile, celle-là même qui constitue la locomotive de la poussée rampante d'une nouvelle génération de braqueurs en herbe. Le constat est d'autant plus grave que selon des sources policières, deux actes de braquage sur trois sont aujourd'hui commis par de jeunes malfrats, dont l'âge varie entre 15 et 18 ans. Ceux-ci, refoulés de l'école et la contamination aidant, sont prêts à tout faire non seulement pour obtenir leur argent de poche, mais aussi et surtout pour copier leurs «prestigieux» prédecesseurs et, par là, faire en sorte que tout le quartier en parle ! Il est vrai que dans ces cités si marginalisées et sécuritairement intraitables ou presque, on vante davantage les «performances» d'un délinquant que les nobles services d'un médecin. On grandit dans un environnement fourmillant de repris de justice, de bagarreurs et d'aventuriers, bref de «je — m'en — foutiste» pour lesquels les sombres cellules de prison et la cruauté de la privation de la liberté ne signifient rien, plutôt absolument rien; on y va puis on en ressort et demain rebelote! Tout cela pour dire que c'est de ces jeunes braqueurs qui montent qu'il faut se méfier, à l'avenir. C'est par eux que tout le danger vient et viendra. Deux graves exemples au moins en attestent :
1- La semaine dernière, un braqueur en herbe s'est attaqué dans la banlieue sud de la capitale, coup sur coup à deux personnes, en les balafrant avant de les dépouiller de leurs biens. Pourchassé par la police, il n'a pas hésité à blesser un agent au moyen de son couteau. L'enquête a révélé plus tard qu'il était recherché pour… huit délits pareils !
2- L'autre jour, du côté de La Soukra (gouvernorat de l'Ariana), une fille accostée par deux intrus a été poignardée à mort pour avoir fait de la résistance ! Et encore une fois, il s'est avéré que les deux assaillants sont âgés de 17 à 18 ans et issus, évidemment, d'une cité populaire du district de Tunis.
Les stupéfiants en sus
Or, ce qui est encore plus inquiétant, c'est que le phénomène des braquages s'est complexifié davantage, en se dotant désormais d'une arme supplémentaire en renfort : les stupéfiants. En effet, il ressort de certaines enquêtes policières qu'avant de perpétrer leur acte, la majorité des braqueurs étaient dans un état d'ensorcellement et d'évasion consécutif à la consommation d'une drogue. Et l'on sait, hélas, que, pour obtenir sa dose, il suffit aujourd'hui d'avoir cinq dinars en poche et de prendre la destination d'une cité populaire où on ne… compte plus les revendeurs de tous âges et des deux sexes sévissant au coin d'une rue, au seuil d'une maison ou dans une bâtisse en ruine. Et dire que, sous l'emprise des stupéfiants, ont été arrêtés des lycéens issus de familles aisées et impliqués, sans doute à leur corps défendant, dans des actes de braquage. Et là, c'est une autre histoire…
Alourdir les peines
En somme, la question des braquages, par l'ampleur qu'elle a prise et la peur de tous les jours et de tous les instants qu'elle ne cesse de semer au sein de la population, ne tolère plus aucun laxisme, ni aucune passivité. Certes, on peut toujours avoir confiance en le professionnalisme de nos vaillantes forces de sécurité. Mais il a été prouvé, techniquement, que celles-ci ne peuvent tout faire, à elles seules, surtout quand on sait qu'elles souffrent de l'insuffisance et du parc roulant et du nombre d'effectifs. La solution, alors ? Eh bien, une seule : le durcissement des peines de prison infligées aux braqueurs. Oui, on ne perdrait rien à réviser les lois réglementant ces peines, en vue de les alourdir. Car, il est aberrant, voire révoltant de voir un dangereux braqueur en avoir seulement pour… trois mois de prison, en dépit des dégâts désastreux qu'il a occasionnés à sa victime (balafre sur le visage, papiers, portable et argent volatisés, sans compter les douloureux moments de peur, de panique et d'affolement frisant la dépression nerveuse).


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