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Sept ans après la révolution, le cinéma tunisien en pleine forme
JCC
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 11 - 2018

Sept ans après la révolution, le cinéma tunisien est en plein renouveau. En dépit du manque cruel de salles, une dizaine de longs métrages sont produits chaque année. Une jeune génération de cinéastes et producteurs met à l'écran avec succès remous sociaux, questions politiques et conflits de l'intime, longtemps bannis.
«Après 2011, c'est un des acquis les plus concrets qu'on ait eus, c'est de pouvoir parler de tous les sujets, surtout les sujets de société, notre vie quotidienne, sa complexité et sa richesse», estime le producteur Habib Attia. «Au cinéma, ça paie d'avoir cette sincérité», poursuit-il.
Le cinéma tunisien, qui se mourait à petit feu dans les années 2000, avec deux ou trois films par an, a rebondi dès 2012. Une dizaine de longs métrages sont produits chaque année, et ils ont reconquis un public tunisien qui les préfère aux blockbusters étrangers.
«El Jaïda», un film de la réalisatrice et militante Salma Baccar sur le combat pour l'amélioration de la condition des femmes tunisiennes, a ainsi enregistré 200.000 entrées cette année, la meilleure fréquentation depuis 15 ans selon l'un des principaux distributeurs tunisiens, Lassaâd Goubantini.
De nombreux films dans les festivals internationaux
Cette authenticité a également valu au cinéma tunisien des succès réguliers ces dernières années sur la scène internationale. En 2016, «Hédi», un film de Mohamed Ben Attia sur l'émancipation d'un jeune Tunisien conservateur, est primé à la Berlinale.
En 2017, «La belle et la meute» de Kaouther Ben Hania, sur le combat d'une femme tunisienne violée qui porte plainte, est sélectionné au festival de Cannes dans la catégorie «Un certain regard» avant de sortir dans une vingtaine de pays.
Cette année, «Weldi» (Mon cher enfant), toujours de Mohamed Ben Attia, qui évoque le désarroi d'un père de la classe moyenne dont le fils part combattre en Syrie, a été retenu à Cannes pour la Quinzaine des réalisateurs.
D'autres films comme «Fatwa» de Mahmoud Ben Mahmoud, qui doit sortir en 2019, évoquent la radicalisation de jeunes Tunisiens, une réalité que les autorités tentent de minimiser. Et «Regarde-moi» de Néjib Belkadhi, qui, dans la retenue et la sensibilité évoque la relation houleuse entre un père et son fils autiste. Ces films sont en compétition aux Journées cinématographiques de Carthage, festival du cinéma africain et tunisien au succès débordant, du 3 au 10 novembre cette année.
Un discours direct au lieu des métaphores du passé
Les auteurs «ne sont plus obligés de contourner par des non-dits et des métaphores» les lignes rouges longtemps établies par le régime, estime le réalisateur trentenaire Mehdi Barsaoui. Lui-même tourne actuellement son premier long métrage dans des studios tunisois et dans le sud du pays sur les trafics d'organes entre la Libye et la Tunisie dans le chaos de l'après-révolution, avec l'acteur français Sami Bouajila.
«On est dans un discours direct et une certaine forme d'authenticité, qui permet de raconter des histoires universelles avec un cachet local», se réjouit-il entre deux prises dans un sordide dortoir pour enfants. «La renaissance est due à cette proximité des auteurs».
Du nouveau aussi sur la forme
Libérée sur le fond, la jeune génération expérimente également sur la forme : film muet, film bâti à partir de bribes de vies filmées au téléphone portable, etc. Ainsi le premier film d'horreur tunisien, «Dachra» du réalisateur Abdelhamid Bouchnak, diffusé à la Mostra internationale de Venise, est également programmé lors des JCC.
Parallèlement à ce renouveau de la production, la distribution a également fait sa révolution. La Tunisie, qui n'avait plus que quelques salles en 2012, en compte une quinzaine aujourd'hui, et autant de lieux de diffusion associatifs.
«Chaque sortie est désormais accompagnée de campagnes de publicité, d'avant-premières, de projections-débats et de projections dans les régions», souligne Lassaâd Goubantini. Résultat : la fréquentation augmente de 10 à 15% chaque année, estime Hakka, une jeune société de distribution.
Manque de salles
«On a un diamant brut, mais il faut encore le tailler : il y a beaucoup à faire pour accompagner cette production cinématographique», estime Kaïs Zaied, l'un des jeunes co-fondateurs de Hakka, lancée en 2013.
Outre le manque de salles, le secteur déplore une législation obsolète : pas d'encadrement de la relation entre producteur et distributeur ni de billetterie électronique permettant de mesurer la fréquentation, par exemple.
«Avant qu'on se lance, la billetterie n'était même pas mentionnée dans les budgets», souligne Kaïs Zaied. «Cela a changé, mais elle ne représente toujours que quelques pourcentages du financement d'un film».
Pathé Gaumont compte ouvrir un multiplexe de 8 salles à Tunis d'ici peu, et a un autre projet à Sousse. D'anciennes salles sont en cours de rénovation.
«Pour un cinéma fort, il faudrait au moins 100 salles», souligne Amel Saâdallah, co-fondatrice de Hakka distribution.


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