Grève en France : Tunisair annonce des perturbations sur ses vols    All eyes on Tunis    Qui est Khalil al-Hayya, cible principale des raids de l'entité sioniste à Doha ?    Stade Tunisien – Espérance et CA – CSS : voici les arbitres de la 5e journée    Intempéries : des cumuls de pluie jusqu'à 50 mm et des vents à 80 km/h attendus ce soir    Kaïs Saïed reçoit le ministre saoudien des Affaires étrangères    Sidi Bouzid : 29 nouveaux logements sociaux remis aux bénéficiaires de la Fondation Fidaa    La Turquie, premier exportateur mondial de farine    Gaza : la flotille Al Soumoud maintient le cap vers la rupture du siège    Port de Sidi Bou Saïd : La Garde nationale dément toute attaque contre un navire espagnol    Tunisie : seulement 9 concessionnaires proposent des voitures électriques    La Tunisie participe à la 25e foire internationale de l'investissement et du commerce de Chine    Tunisie : bilan des précipitations    Volaille tunisienne : production record, mais prix en hausse    Ahmed Ben Salah: un homme d'Etat au destin contrarié    Les barrages tunisiens en chiffres    Alerte météo : pluies intenses, grêle et rafales à plus de 70 km/h attendues dans plusieurs régions    De l'Aouina à La Goulette, la mairie ne fait plus son travail    Tunisie : 5 millions de dinars pour redonner vie à l'Institut Bab Jedid à Sousse    Après une rencontre avec Noureddine Taboubi, l'UGTT propose Francesca Albanese au prix Nobel de la paix    La Tunisie et le Népal explorent de nouvelles perspectives de coopération    Décès de Habib Doghri, ancien président de la JCI    Francesca Albanese et Mandla Mandela saluent la Flottille mondiale Soumoud au départ de Tunis    Abdeljalil Heni : le gouvernement combat la hausse des prix avec des moyens dépassés    Ligne 3 du métro : reprise du service à partir du 10 septembre    À partir de demain : les emplois du temps des élèves disponibles en ligne    Qualifications Mondial 2026 – 8e journée Guinée équatoriale-Tunisie (0-1) : Bonjour la Coupe du monde !    Dix penseurs du XXIe siècle pour décrypter le monde contemporain    Banque centrale et finances publiques : Saïed insiste sur la transparence    Rentrée scolaire : Le Président exige des résultats concrets    La Garde nationale dément toute attaque de drone à Sidi Bou Saïd    Sidi Bou Saïd - Une attaque ciblant une embarcation de la flottille Al-Soumoud    La Tunisie décroche son billet pour le Mondial 2026    La Tunisie qualifiée pour la Coupe du Monde 2026 après un but décisif à la 94e minute    Achèvement du projet de l'autoroute Tunis – Jelma en 2027    Les Rencontres Internationales de la Photographie de Ghar El Melh font leur grand retour    Toutes les chaînes pour suivre le match des Aigles de Carthage    London Film Festival 2025 : deux films tunisiens en sélection, Dhafer Labidine à l'affiche d'un film palestinien    Nouveau séisme inquiète la population    La dépendance stratégique de l'Occident aux terres rares chinoises: Enjeux géopolitiques et perspectives    Kaouther Ben Hania décroche le Lion d'argent à la Mostra de Venise    « La Voix de Hind Rajab » bouleverse Venise et rafle six prix parallèles    Les funérailles de Mohamed Hajj Slimane auront lieu samedi à Gammarth    Violences dans les stades : le gouvernement muscle son jeu, le Parlement sur la touche ?    La Maison des Arts du Belvédère et Art Cot organisent l'exposition "Big moments" du 06 au 20 septembre 2025    Le designer tunisien Hassene Jeljeli illumine la Paris Design Week 2025    Les pays les plus chers pour les expatriés en 2025    la destination la moins chère pour les expatriés en 2025    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Sept ans après la révolution, le cinéma tunisien en pleine forme
JCC
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 11 - 2018

Sept ans après la révolution, le cinéma tunisien est en plein renouveau. En dépit du manque cruel de salles, une dizaine de longs métrages sont produits chaque année. Une jeune génération de cinéastes et producteurs met à l'écran avec succès remous sociaux, questions politiques et conflits de l'intime, longtemps bannis.
«Après 2011, c'est un des acquis les plus concrets qu'on ait eus, c'est de pouvoir parler de tous les sujets, surtout les sujets de société, notre vie quotidienne, sa complexité et sa richesse», estime le producteur Habib Attia. «Au cinéma, ça paie d'avoir cette sincérité», poursuit-il.
Le cinéma tunisien, qui se mourait à petit feu dans les années 2000, avec deux ou trois films par an, a rebondi dès 2012. Une dizaine de longs métrages sont produits chaque année, et ils ont reconquis un public tunisien qui les préfère aux blockbusters étrangers.
«El Jaïda», un film de la réalisatrice et militante Salma Baccar sur le combat pour l'amélioration de la condition des femmes tunisiennes, a ainsi enregistré 200.000 entrées cette année, la meilleure fréquentation depuis 15 ans selon l'un des principaux distributeurs tunisiens, Lassaâd Goubantini.
De nombreux films dans les festivals internationaux
Cette authenticité a également valu au cinéma tunisien des succès réguliers ces dernières années sur la scène internationale. En 2016, «Hédi», un film de Mohamed Ben Attia sur l'émancipation d'un jeune Tunisien conservateur, est primé à la Berlinale.
En 2017, «La belle et la meute» de Kaouther Ben Hania, sur le combat d'une femme tunisienne violée qui porte plainte, est sélectionné au festival de Cannes dans la catégorie «Un certain regard» avant de sortir dans une vingtaine de pays.
Cette année, «Weldi» (Mon cher enfant), toujours de Mohamed Ben Attia, qui évoque le désarroi d'un père de la classe moyenne dont le fils part combattre en Syrie, a été retenu à Cannes pour la Quinzaine des réalisateurs.
D'autres films comme «Fatwa» de Mahmoud Ben Mahmoud, qui doit sortir en 2019, évoquent la radicalisation de jeunes Tunisiens, une réalité que les autorités tentent de minimiser. Et «Regarde-moi» de Néjib Belkadhi, qui, dans la retenue et la sensibilité évoque la relation houleuse entre un père et son fils autiste. Ces films sont en compétition aux Journées cinématographiques de Carthage, festival du cinéma africain et tunisien au succès débordant, du 3 au 10 novembre cette année.
Un discours direct au lieu des métaphores du passé
Les auteurs «ne sont plus obligés de contourner par des non-dits et des métaphores» les lignes rouges longtemps établies par le régime, estime le réalisateur trentenaire Mehdi Barsaoui. Lui-même tourne actuellement son premier long métrage dans des studios tunisois et dans le sud du pays sur les trafics d'organes entre la Libye et la Tunisie dans le chaos de l'après-révolution, avec l'acteur français Sami Bouajila.
«On est dans un discours direct et une certaine forme d'authenticité, qui permet de raconter des histoires universelles avec un cachet local», se réjouit-il entre deux prises dans un sordide dortoir pour enfants. «La renaissance est due à cette proximité des auteurs».
Du nouveau aussi sur la forme
Libérée sur le fond, la jeune génération expérimente également sur la forme : film muet, film bâti à partir de bribes de vies filmées au téléphone portable, etc. Ainsi le premier film d'horreur tunisien, «Dachra» du réalisateur Abdelhamid Bouchnak, diffusé à la Mostra internationale de Venise, est également programmé lors des JCC.
Parallèlement à ce renouveau de la production, la distribution a également fait sa révolution. La Tunisie, qui n'avait plus que quelques salles en 2012, en compte une quinzaine aujourd'hui, et autant de lieux de diffusion associatifs.
«Chaque sortie est désormais accompagnée de campagnes de publicité, d'avant-premières, de projections-débats et de projections dans les régions», souligne Lassaâd Goubantini. Résultat : la fréquentation augmente de 10 à 15% chaque année, estime Hakka, une jeune société de distribution.
Manque de salles
«On a un diamant brut, mais il faut encore le tailler : il y a beaucoup à faire pour accompagner cette production cinématographique», estime Kaïs Zaied, l'un des jeunes co-fondateurs de Hakka, lancée en 2013.
Outre le manque de salles, le secteur déplore une législation obsolète : pas d'encadrement de la relation entre producteur et distributeur ni de billetterie électronique permettant de mesurer la fréquentation, par exemple.
«Avant qu'on se lance, la billetterie n'était même pas mentionnée dans les budgets», souligne Kaïs Zaied. «Cela a changé, mais elle ne représente toujours que quelques pourcentages du financement d'un film».
Pathé Gaumont compte ouvrir un multiplexe de 8 salles à Tunis d'ici peu, et a un autre projet à Sousse. D'anciennes salles sont en cours de rénovation.
«Pour un cinéma fort, il faudrait au moins 100 salles», souligne Amel Saâdallah, co-fondatrice de Hakka distribution.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.