Les superficies se composent de près de 71 mille ha de céréales irriguées dont 34 mille dans les zones du Nord et 37 mille dans les zones du Centre et du Sud. Pour la première fois, une enveloppe estimée à 23 millions de dinars a été allouée pour le financement de la campagne des grandes cultures 2018/2019. En effet, Samir Taïeb, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a présidé, jeudi 1er novembre, une séance de travail consacrée au suivi et à l'état d'avancement de la campagne des grandes cultures 2018/2019, en présence des parties intervenantes comme les représentants de la Direction générale de la production agricole, la Direction générale de la santé végétale et le contrôle des intrants agricoles, l'Institut national des grandes cultures, l'Office des céréales, les commissaires dans les principales zones de production céréalière et les sociétés mutuelles des semences. Au début de cette séance de travail, le ministre a souligné la nécessité de valoriser les dernières pluies et d'œuvrer à atténuer les difficultés rencontrées par les producteurs en fournissant les intrants, comme les semences et les engrais, en temps opportun et en quantités suffisantes. De son côté, la directrice des grandes cultures a révélé que la superficie des céréales prévue pour l'actuelle campagne est estimée à près de 1.330 million ha, répartie entre 614 mille ha de blé dur, 86 mille ha de blé tendre, 617 mille ha d'orge et 13 mille ha de triticale. Stock stratégique constitué A noter que les superficies se composent de près de 71 mille ha de céréales irriguées, dont 34 mille dans les zones du Nord et 37 mille dans les zones du Centre et du Sud. L'opération des semences et notamment celle de l'orge a déjà commencé pour couvrir une superficie de 20.110 ha, dont 410 pour le blé dur, 200 pour le blé tendre, 27.5 mille pour l'orge, dont 17.5 mille dans le Centre et le Sud et 10 mille dans le Nord. S'agissant des semences sélectionnées, les besoins totaux des régions ont été estimés — selon les services régionaux et les sociétés d'approvisionnement — à près de 413 mille quintaux contre 380 mille qui peuvent être fournis par les différentes sociétés de production des semences, dont 290 mille quintaux de semences compensées. Par ailleurs, et dans le cadre de l'élaboration d'un programme de constitution d'un stock stratégique en semences ordinaires d'orge et contrôlées dans une limite de 120 mille quintaux par an, il a été possible de stocker auprès de l'Office des céréales près de 116 mille quintaux au début de la campagne. Les autorisations octroyées pour l'approvisionnement des agriculteurs ont concerné, au 29 octobre 2018, près de 72.890 quintaux. Pour ce qui est des engrais chimiques, il y a lieu de noter que les besoins totaux pour la campagne 2018/2019 ont concerné à hauteur de 45% le phosphate (25 mille tonnes), le DAP (85 mille tonnes) et l'ammonitrate à raison de 33.5% (200 mille tonnes). Processus de production L'opération de distribution a commencé et des quantités de ces matières ont été mises à la disposition des intéressés. Au 29 octobre 2018, on a pu distribuer, en effet, 45% du phosphate, soit 13.422 t contre 14.950 au cours de la même période de la précédente campagne. Pour ce qui est du DAP, la distribution a concerné 42.294 au lieu de 47.730 à la même période de la campagne de l'année dernière. A noter que les quantités stockées en DAP à Goubelat s'élèvent à près de 5.000t. La distribution de l'ammonitrate a concerné, quant à elle, 21.399t contre 25.058 à la même période de la précédente campagne. Les quantités de cette matière stockée auprès du Groupe chimique tunisien sont de l'ordre de 91.630. Lors de cette séance de travail, les participants ont mis en exergue l'état d'avancement de la disponibilité des semences sélectionnées en suivant tout le processus de production qui comporte le tamisage, le conditionnement, les analyses et le transport de la production vers les régions. On a évoqué également les difficultés et problématiques enregistrées et, notamment la faiblesse des quantités stockées en semences sélectionnées et certains types d'engrais dans certaines régions de production. Les participants ont indiqué, par ailleurs, que les difficultés liées au rééchelonnement des dettes des producteurs dans certaines zones ont été aplanies, et ce, après la promulgation du décret dans le journal officiel. La Banque centrale de Tunisie a publié et distribué, de son côté, une circulaire dans ce sens pour informer les banques et permettre aux commissaires régionaux de délivrer les attestations aux producteurs concernés. Fournir les semences à temps Les participants ont exprimé leur satisfaction pour l'effort déployé par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche qui a coordonné ses actions avec le ministère des Finances, la Banque nationale agricole et la Banque tunisienne de solidarité pour financer la campagne céréalière avec des fonds qui ont dépassé, dans leur ensemble et, pour la première fois, les 23 millions de dinars. A la fin de la séance de travail, le ministre de l'Agriculture s'est félicité des efforts déployés par toutes les parties, ce qui a permis d'enregistrer une augmentation sensible des quantités de semences mises à la disposition des agriculteurs dans les régions par rapport à la campagne précédente soit 134 mille quintaux au lieu de 82 mille quintaux. Les sociétés mutuelles productrices des semences ont été invitées à déployer un effort supplémentaire en vue de valoriser toutes les variétés disponibles et, particulièrement, celles qui sont les moins utilisées par les producteurs comme «Khiar» et «Om Rabii». De son côté, l'Institut national des grandes cultures et l'Agence de vulgarisation et de formation agricole ont été appelés à faire connaître les spécificités des variétés, leur adaptation avec les zones de production et leur fiches techniques. Les parties intervenantes dans le secteur et, notamment les sociétés mutuelles productrices des semences, sont encouragées à prendre des initiatives en vue d'aider les agriculteurs à valoriser les semences disponibles qui doivent être distribuées dans les régions dans les délais impartis. On a proposé, de même, l'organisation, dans les meilleurs délais, d'une journée sur le dispositif des semences sélectionnées dans le but de préparer une démarche permettant un meilleur rendement et d'atténuer les difficultés rencontrées. Enfin, le laboratoire d'analyses des semences, ainsi que les directions concernées ont été invités à œuvrer durant la fin de semaine à augmenter le rythme de distribution des semences dans les régions.