La fronde au sein du parti, particulièrement auprès des coordinations régionales, ne s'est pas estompée et le rejet de la désignation de Slim Riahi au poste de secrétaire général et la fusion de son parti (UPL) avec Nida Tounès suscitent toujours la discorde et mobilisent les protestataires qui sont prêts à tout pour chasser «l'indésirable» Hafedh Caïd Essebsi, Slim Riahi et le revenant Ridha Belhaj ont cru, paraît-il, avoir résolu la crise qui couvait au sein de Nida Tounès en annonçant, début octobre dernier, la fusion du parti des Berges du Lac avec de l'Union patriotique libre (UPL) et la désignation de Slim Riahi au poste de secrétaire général du parti nidaïste en contrepartie du retrait des députés UPL de «la Coalition nationale» présidée par Mustapha Ben Ahmed, et leur adhésion au bloc parlementaire nidaïste. On croyait également que la fronde ou le mouvement de colère exprimé par les nidaïstes de Monastir était dépassée, surtout que Slim Riahi se comportait, ces derniers temps, en tant que secrétaire général du parti, signant les communiqués au nom de Nida, rencontrant le président de la République en sa qualité de premier responsable du parti même si d'aucuns considèrent que c'est Hafedh Caïd Essebsi qui est toujours la première personnalité du parti en tant que président de l'instance politique qui a conduit la délégation du parti pour rencontrer les diplomates étrangers, plus précisément l'ambassadeur saoudien à Tunis pour lui réaffirmer l'attachement de «la Tunisie aux relations historiques d'amitié et de fraternité tuniso-saoudiennes». Seulement, il semble que la fronde au sein du parti, particulièrement auprès des coordinations régionales, ne s'est pas estompée et le rejet de la désignation de Slim Riahi au poste de secrétaire général et la fusion de son parti, l'UPL, avec Nida Tounès suscitent toujours la discorde et mobilisent les protestataires qui sont prêts à tout pour chasser «l'indésirable» qui vient de confisquer leur formation avec la complicité de certains éléments, «eux-mêmes contestés par les coordinations régionales qui n'acceptent pas les décisions de gel et de limogeage non justifiées». Soutien à Youssef Chahed Et les nidaïstes de découvrir vendredi 2 et samedi 3 novembre que les élus nidaïstes du conseil municipal de La Marsa ont dénoncé «les fusions et les coalitions politiques susceptibles de compromettre les équilibres au sein du parti» et appelé à la restructuration de la coordination régionale de La Marsa». Et ces mêmes édiles municipaux nidaïstes de souligner leur attachement à «la stabilité gouvernementale en attendant les élections de 2019», donc faire part de leur soutien à Youssef Chahed, qui mène à l'heure actuelle des négociations en vue d'opérer un remaniement de son gouvernement, opération que Nida Tounès dirige par le duo Hafedh et Slim Riahi qui récuse et appelle plutôt à la formation d'un nouveau gouvernement sans la participation d'Ennahdha et accepte paradoxalement qu'il soit dirigé par Youssef Chahed dont l'adhésion au parti est toujours gelée. Et le mouvement de contestation de se poursuivre puisque hier, samedi 3 novembre, des membres de la coordination régionale de Kasserine se sont rassemblés devant le siège du parti pour stigmatiser la décision de fusion entre Nida Tounès et l'Union patriotique libre. La manifestation a nécessité l'intervention des fonces de l'ordre qui ont dû encercler le siège du parti pour éviter que le mouvement de contestation ne dégénère en bagarre rangée. Quels enseignements peut-on tirer de la poursuite du mouvement de contestation des bases nidaïstes qui continuent à exprimer leur refus de la gestion du parti et des décisions qui leur sont imposées sans que leurs voix ne soient écoutées ou que leurs apports ne soient pris en considération ? La question s'impose et une réponse est plus que jamais urgente d'autant plus que les décisions hasardeuses et les déclarations déplacées se poursuivent à un rythme intensifié au risque de voir le parti s'enliser de plus en plus dans une crise qui n'en finit pas.