Le dernier et très contesté remaniement ministériel opéré par le chef du gouvernement, gelé par son parti Nida Tounès, compte neuf ministres et deux secrétaires d'Etat nidaïstes contre quatre ministres et quatre secrétaires d'Etat nahdhaouis Le remaniement ministériel annoncé lundi par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, concerne dix-huit portefeuilles dont treize ministres et cinq secrétaires d'Etat. Ce remaniement intervient deux ans après la prise de fonction de l'actuel gouvernement. Il a touché des départements sensibles comme la Justice, la Santé, le Tourisme, le Transport, l'Equipement et l'Habitat. De nouveaux ministères ont été créés dans le cadre du remaniement. Le gouvernement, qui était composé de vingt-huit ministres et quinze secrétaires d'Etat lors du dernier remaniement opéré en septembre 2017, compte aujourd'hui trente ministres et quatorze secrétaires d'Etat. Kamel Morjane (Al-Moubadara) entre dans le gouvernement en tant que ministre chargé de la Fonction publique, de la modernisation de l'administration et des politiques publiques, un nouveau département ministériel. Les deux autres ministères nouvellement créés sont : le ministère de l'Emigration et des Tunisiens à l'étranger, poste auquel a été désigné l'ancien ministre du Transport, Radhouan Ayara, (maintenu au gouvernement) et le ministère de l'Economie sociale et solidaire qui est revenu à l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires locales et de l'Environnement, Chokri Belhassan, lui aussi maintenu au gouvernement. Les quatre portefeuilles de secrétaires d'Etat annoncés par le chef du gouvernement ne sont pas nouveaux. Ils existaient bien depuis le remaniement opéré en septembre 2017. Mais la plupart des ministères régaliens ne changent pas de ministre. Les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et l'Intérieur sont maintenus à leurs postes. Une femme de plus Le ministère de la Justice a été toutefois attribué à Karim Jamoussi (en remplacement de Ghazi Jeribi) qui occupait le poste de secrétaire d'Etat chargé des Affaires foncières dans le gouvernement Mehdi Jemaa (29 janvier 2014-6 février 2015). Le tourisme, secteur clé de l'économie, a été confié à René Trabelsi, très actif dans l'organisation du pèlerinage annuel de la Ghriba à Djerba. Il s'agit du deuxième ministre tunisien de confession juive après André Barouch qui dirigeait le ministère de l'Urbanisme et de l'habitat sous le gouvernement Bourguiba post-indépendance (18 avril 1956-29 juillet 1957). Une nouvelle femme a fait son entrée dans le gouvernement. Il s'agit de Besma Jebali, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires locales et de l'Environnement. Sonia Becheikh accède au poste de ministre des Affaires de la jeunesse et des Sports et Saida Ounissi est nommée à la tête du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi. L'actuel gouvernement compte donc quatre femmes (trois ministres et une secrétaire d'Etat). Nida Tounès, vainqueur des élections de 2014 qui affiche son opposition au remaniement gouvernemental et demande le départ de Youssef Chahed, a réussi à se tailler la part du lion dans ce remaniement et compte neuf ministres et deux secrétaires d'Etat. Le parti Ennahdha est classé deuxième et compte quatre ministres et quatre secrétaires d'Etat. Machrou Tounès compte deux ministres avec l'entrée au gouvernement de Abderraouf Cherif (ministère de la Santé) et de Mohamed Fadhel Mahfoudh (ministère de la Relation avec les instances constitutionnelles, la société civile et des droits de l'Homme). Le parti Al-Moubadara compte deux ministres : Naziha Labidi maintenue à son poste (ministre de la Femme) et Kamel Morjane, président d'Al-Moubadara et dernier ministre des Affaires étrangères sous le président déchu Ben Ali accède au poste de la Fonction publique, la modernisation de l'administration et les politiques publiques.