Par Najib OSMAN (directeur à l'Anme) Le Plan solaire tunisien (PST) s'insère dans le cadre de l'intégration de la région Euro-méditerranéenne, il démontre la volonté de la Tunisie de s'engager envers un développement socioéconomique sobre en énergie et à faible intensité carbone. Le PST prend en considération les acquis de la politique de maîtrise de l'énergie, il repose sur des projets portant sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique qui intègrent et complètent le programme quadriennal de maîtrise de l'énergie 2008- 2011et le programme présidentiel 2009 -2014. Le PST qui couvre la période 2010-2030 et regroupe sur la première période 2010-2016 une quarantaine de projets, répartis sur cinq thèmes, s'est fixé des objectifs bien précis qui tiennent compte surtout des priorités nationales en matière d'efficacité énergétique. Les objectifs du PST reposent sur le déploiement à grande échelle de la production d'énergies renouvelables, le renforcement de l'efficacité énergétique pour la maîtrise de la demande d'énergie et la mise en place des réseaux d'interconnexion pour l'exportation de l'électricité verte vers l'Europe. Dans le domaine des énergies renouvelables, le PST vise une forte pénétration dans la production d'électricité,la capacité installée pour la production d'électricité à partir des énergies renouvelables devrait atteindre 1.000 MW en 2016 et 4.700 MW en 2030. Dans le domaine de l'efficacité énergétique, le PST vise une réduction significative de l'intensité énergétique qui devrait passer de 0.268 tep/1000 DT en 2016 à 0,200 tep/1000 DT en 2030. Les économies d'énergie devraient atteindre 24% de la demande d'énergie primaire en 2016 (par rapport au niveau de l'intensité énergétique de l'année 2004) et 40% en 2030. Le PST vise aussi une interconnexion avec le réseau électrique européen permettant l'exportation de l'électricité vers l'Europe en se basant sur l'article 9 de la directive européenne adoptée le 17 décembre 2008. Un financement adéquat Le coût d'investissement des projets du PST est évalué à environ 2.3 milliards d'euros soit 4,1 MDT sur la première période 2010-2016; les technologies relatives à la production d'électricité renouvelable accaparent une part importante de cet investissement. Selon les différentes projections, la réalisation du PST aura des retombées considérables sur la maîtrise de la demande d'énergie. Les actions engagées sur la période 2010-2016 devraient permettre des économies d'énergie cumulées sur la durée de vie projets estimées à environ14 Mtep. Les projets inscrits sur la période 2010-2016 devraient générer environ 30 Mtéco2 évitées sur la durée de vie des projets. Les émissions de GES évitées sont équitablement réparties entre énergies renouvelables et efficacité énergétique. Pour un développement propre (MDP) La prise en compte des projets du PST en tant que projets MDP devrait générer des revenus additionnels qui permettront d'améliorer la rentabilité des projets du PST. Les projets du PST retenus au titre du MDP doivent remplir les conditions d'éligibilité, les règles et les procédures de la Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatiques, notamment les aspects méthodologiques liés à la définition de la ligne de base, le monotoring des émissions évitées et l'additionnalité. Les projets du PST qui permettront de générer des revenus MDP importants sont : Dans le domaine des énergies renouvelables, ils concerneront surtout le chauffe-eau solaire, la production d'électricité à partir de l'énergie solaire et éolienne ainsi que la production de l'électricité à partir de la biomasse. Au niveau de l'efficacité énergétique, les revenus MDP porteront sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment, les appareils électroménagers, la cogénération dans les secteurs de l'industrie et le tertiaire ainsi que l'efficacité dans l'industrie. Sur la base de 10 euros la TCO2, les revenus additionnels des projets MDP sont estimés à 75.000 M euros entre 2010 et 2016 et 300.000‑M euros sur toute la période de comptabilisation des crédits carbone.